Festival Uzès Danse
Le Festival Uzès Danse a trouvé son rythme en [...]
Le festival Montpellier Danse dirigé par Jean-Paul Montanari a pour ambition de susciter la réflexion. Qu’il s’agisse de s’interroger sur l’avenir de l’art chorégraphique à travers l’héritage des grands maîtres, ou sur le potentiel à « danser malgré tout » face aux censures et aux radicalisations de tout ordre.
La programmation de la 36e édition de Montpellier Danse s’articule autour de deux axes. Le premier pose la question de l’avenir pour les compagnies fondées par les grands maîtres disparus, à savoir Maurice Béjart, Merce Cunningham et Pina Bausch, mais aussi ceux qui ont abandonné leur compagnie tel Mats Ek, Jiří Kylián ou William Forsythe. Sans occulter la part de nostalgie qu’un tel thème suppose, il s’agit ici de questionner l’héritage, la mémoire inscrite à même le corps du danseur et surtout la pérennité des œuvres… et celle des compagnies en question. Montpellier Danse a donc réuni le Cullbergbaletten (fondé par Birgit Cullberg en 1967 puis mené par son fils Mats Ek) dirigé aujourd’hui par Gabriel Smeets, la Forsythe Company devenue la Dresden Frankfurt Company depuis que Jacopo Godani a succédé à l’immense William Forsythe.
Une Méditerrannée qui tire vers le Sud
L’autre fil conducteur est celui de la Méditerranée, très élargie, car outre la Grèce, la Tunisie ou le Maroc, l’Algérie, le Liban ou Israël, le festival s’intéresse aux artistes iraniens, que ce soit à travers des créations chorégraphiques signées Hooman Sharifi, Ali Moini ou Sorour Darabi, ou des films, comme notamment Fifi hurle de joie de Mitra Farahani. Font aussi partie de ce volet Salia Sanou et sa création Du Désir d’horizons à partir d’ateliers dans le camp de réfugiés maliens de Sag-Nioniogo au Burkina Faso et une création de la chorégraphe sud-africaine Robyn Orlin qui se demande : « Pourquoi avons-nous un pays incapable de regagner son humanité après l’apartheid… » Bien sûr, ce qui sous-tend ce deuxième volet de la programmation de Jean-Paul Montanari, c’est notre actualité traversée par la question des migrants, des réfugiés, sans omettre celle du terrorisme. Une table ronde intitulée « Danser malgré tout » s’interrogera sur les obstacles au travail de la danse, ainsi que sur ses capacités d’action éducative et politique, chez soi ou en exil, en posant en particulier la question des identités sexuelles. Restent les électrons libres que sont Maguy Marin qui créera Passion(s), Christian Rizzo qui s’intéressera au clubbing et à la nuit avec Le syndrome ian, ou Pierre Rigal, qui transformera le polar en épopée avec Même. Sans oublier Emanuel Gat chorégraphe associé à Montpellier Danse qui présentera Sunny et Le Rouge et le noir.
Agnès Izrine
Tél. : 0 800 600 740.
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