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Théâtre - Entretien

Festival international de théâtre de rue d’Aurillac : édition 30 bis

Festival international de théâtre de rue d’Aurillac : édition 30 bis - Critique sortie Théâtre Aurillac
Jean-Marie Songy, directeur du Festival international de théâtre de rue d’Aurillac. Crédit : Vincent Muteau

Région / Aurillac / Festival

Publié le 24 mai 2016 - N° 244

Après la 30ème édition du Festival d’Aurillac en 2015, le directeur de ce grand rendez-vous du théâtre de rue suspend le temps et présente l’édition 30 bis ! Une respiration avant de se lancer, pour de bon, à l’assaut d’une nouvelle décennie de libertés et de désordres artistiques…

Pourquoi avez-vous souhaité que cette édition 2016 arbore le numéro 30bis plutôt que le numéro 31 ?

Jean-Marie Songy : C’est une façon de bisser la 30ème édition. Même si l’édition 2015 a été, je crois, très réussie, il lui manquait certaines choses. Et puis, en s’arrêtant sur une date aussi symbolique que ce 30ème anniversaire, on a eu envie de dire que l’on pouvait s’amuser du temps, que l’on pouvait s’arrêter un moment pour approfondir certaines réflexions.

Pour autant, cette programmation 2016 ne comporte que des nouvelles propositions…

J.-M. S. : Oui, mais des propositions qui sont, en partie, des choses que nous n’avions pas pu présenter l’année dernière. Comme, par exemple, le spectacle du Groupe Zur ou celui de la compagnie Carabosse. On a donc effectué une sorte de rattrapage. Et puis, on a souhaité ouvrir le festival de manière plus importante à des artistes que l’on n’avait jamais programmés, des compagnies de la nouvelle génération comme l’Association Roure, Malaxe, La Folie Kilomètre… Ainsi qu’à des artistes qui font appel à de nouvelles technologies, comme les compagnies Ici-Même, Tricyclique Dol ou KompleX KapharnaüM. Quand nous invitons des compagnies comme Générik Vapeur, Zur ou Carabosse, nous restons fidèles au socle historique de notre aventure. Mais il nous paraît essentiel de préparer l’avenir en ouvrant également nos portes à des artistes émergents.

« Il y a quelque chose d’extrêmement charnel dans le théâtre de rue. »

Vous avez déclaré que cette nouvelle édition sera « plus tortueuse » que les précédentes. En quoi ?

J.-M. S. : Ce que j’ai voulu dire, c’est qu’il faudra, cette année, que les spectateurs s’organisent davantage que d’habitude, qu’ils respectent des horaires, qu’ils soient plus actifs dans les déplacements ainsi que dans les spectacles eux-mêmes… D’abord parce qu’une part plus importante des propositions nécessitera d’établir une billetterie. Et puis parce que certaines créations demanderont au public de s’investir, de prendre part aux œuvres. C’est le cas, par exemple, de Zéro avril, de la compagnie Roure, proposition pour laquelle une partie des spectateurs deviendra acteur d’une image qu’une autre partie du public observera.

Vous dirigez le Festival d’Aurillac depuis 1994. Qu’est-ce qui vous touche particulièrement, à la fois en tant que programmateur et que spectateur, dans les arts de la rue ?

J.-M. S. : Ce qui me touche, c’est justement que l’acteur est à deux doigts de me toucher quand je le rencontre dans l’espace public. C’est cette électricité statique, physique, qui fait que l’acteur et le spectateur sont à deux doigts de se prendre dans les bras. Il y a quelque chose d’extrêmement charnel dans le théâtre de rue.

Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat

A propos de l'événement

Festival international de théâtre de rue d’Aurillac : édition 30 bis
du mercredi 17 août 2016 au samedi 20 août 2016


Tél. : 04 71 43 43 70. www.aurillac.net

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