Festival d’Alba-la-Romaine : un rendez-vous bien connu des amoureux de cirque dans un environnement sans égal

Ce festival garde la spécificité qui fait sa valeur depuis sa création : sa situation exceptionnelle au milieu du site historique d’Alba-la-Romaine. La rencontre de la majesté des ruines antiques et des esthétiques du cirque contemporain produit souvent des effets vertigineux. Sur les 16 spectacles programmés cette année, le cirque règne en effet en maître : on ne relève que peu de formes hybrides. L’empreinte (cie L’Attraction Céleste) relève surtout du théâtre musical, et l’excellent Rapprochons-nous (cie La Mondiale générale) ne fait appel à l’équilibre qu’au service d’une performance très théâtrale. Un peu à part, Gaïa (Lardenois et Cie) est un conte adressé au jeune public, accueilli dans le Camion à Histoire. Pour le reste, un peu de clown, et un large échantillon de toutes les disciplines circassiennes.

Renouveler le regard du public

Au total, 5 des spectacles sont des créations de l’année, ce qui dénote un soin particulier dans le repérage de propositions novatrices, à même de renouveler le regard du public. La première de Coeurs Sauvages (cie Les Colporteurs) constitue un événement attendu : une proposition musicale et circassienne autour de l’animalité humaine, un essai qui efface l’intellect au profit des sens et de l’instinct. Clan Cabane (cie La Contrebande) promet d’être dynamique et réjouissant. Bouratina (cie H+H), du fait de l’utilisation d’une marionnette, propose des tableaux intrigants, à la frontière de l’étrangeté. In Bìlico (cie La sociale K) utilise le langage du fil et de l’équilibre pour dire la nécessité de trouver la liberté dans la contrainte, sur une musique jouée en direct. Les créations plus anciennes sont également très recommandables, qu’il s’agisse par exemple de Marelle (xie El Nucleo) ou de FIQ! (Réveille-toi !) (Groupe Acrobatique de Tanger).

Mathieu Dochtermann