De Rameau à Strasnoy, la cuvée aixoise est cette année très attirante.
Il faut y être. Aix est au classique ce que Cannes est au cinéma ou Avignon au théâtre. Comme toujours, les représentations affichent très vite complet, donc n’hésitez pas à réserver en avance ou à venir au dernier moment au cas où… D’autant que cette édition concoctée par Bernard Foccroulle, l’un des rares directeurs de festival qui soit aussi un très bon musicien (organiste en l’occurrence), est très prometteuse. Avec tout d’abord un Don Giovanni de Mozart mis en scène par Dmitri Tcherniakov, jeune Russe radical qui avait signé un Macbeth en images satellitaires à Bastille du temps de Gérard Mortier. Dans la fosse, le grand mozartien Louis Langrée et, sur scène, de belles voix, notamment Bo Skovhus dans le rôle-titre. Autre trublion de la mise en scène, Christof Loy s’attaque à Alceste de Gluck, avec la tragédienne-née Véronique Gens, mais malheureusement avec, à la baguette, le trop lisse Ivor Bolton. Le Pygmalion de Rameau a pour sa part été confié à la chorégraphe Trisha Brown, à l’esthétique aussi minimale que poétique. Dans la fosse, Les Arts florissants et William Christie devraient nous régaler ! Saut dans le XXème siècle avec Le Rossignol de Stravinsky mis en scène par Robert Lepage, qui prévoit marionnettes et autres ombres chinoises. Kazushi Ono est à la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Lyon. A ne pas manquer, enfin, la création mondiale de l’opéra de chambre de l’argentin Oscar Strasnoy : Un retour. Du côté symphonique, après la résidence du Philharmonique de Berlin, place à celle du London Symphony Orchestra. Les deux concerts sont dirigés par Sir Colin Davis – l’un étant consacré entièrement à Berlioz, compositeur chéri du chef anglais.
Du 1er au 21 juillet. Tél. 08 20 922 923.