Mathieu Despoisse, Étienne Manceau et Bram Dobbelaere subliment le quotidien dans « Pling Klang »
Attention, chef-d’œuvre d’humour et de [...]
Un concentré d’inventions théâtrales où la musique a toute sa part : le festival du Théâtre de l’Aquarium revient avec huit spectacles.
Le théâtre devrait se donner pour but de nous emmener loin. Avec Fusées, Jeanne Candel fait sien ce précepte et invite le public – à partir de six ans – à s’émerveiller d’une aventure spatiale où elle fait goûter au délicieux déséquilibre de l’apesanteur : « une sensation de confusion malicieuse, de savant bricolage » saluait Manuel Piolat Soleymat lors de la création. Si les scènes s’enchaînent et fusent, c’est aussi parce que la musique est là, vivante sous les doigts de Claudine Simon et surtout pas sacralisée. Elle offre son rythme, son élan. Peu importe l’instrument, fût-il déglingué, pourvu qu’elle accompagne les personnages et le public dans leurs rêves. Cette place de la musique, unie à la scène, c’est une constante dans les productions de la compagnie La vie brève et des équipes associées et résidentes. On la retrouve dans Popanz que la compagnie La feinte présente comme « un opéra sans orchestre » où, au fil des contes empruntés aux frères Grimm, à Perrault, Hoffmann et quelques autres, l’illusion théâtrale émerge, nous prend pour nous abandonner un peu plus loin et recommencer.
Tout concourt au voyage
Dans Auto d’Aurelia Ivan, tout concourt au voyage : les objets, la danse (Anna Chirescu), la musique électronique live (Grégory Joubert), le texte (poèmes de Jacques Rebotier et Christophe Tarkos), le chant (la soprano Margaux Loire). La musique seule y invite avec les répétitions – c’est déjà du théâtre, comme l’avait bien compris Fellini – de l’ensemble Correspondances avec la mezzo Lucile Richardot, qui se penchent, sous la direction de Sébastien Daucé, sur le répertoire méconnu des compositeurs rassemblés au xviie siècle à la cour de Suède (8 janvier). Comme les drames, la musique naît sur scène. Ce sera le cas avec les compositions de Melba Liston (1926-1999), figure oubliée du jazz, que l’Umlaut Big Band de Pierre-Antoine Badaroux donne à entendre – pour certaines pour la première fois (5 février). Le voyage se poursuivra avec Madame l’Aventure, dernière création de Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume (du 22 au 25 janvier) et Prélude à l’homme sans qualités, d’après le roman de Musil, par le Groupe Caute de Julien Vella (22 février). Enfin, le 14 février, Francesco Russo, en résidence avec la compagnie Scuola della Crisi, invite à découvrir le travail en cours sur Materia Prima. Sur scène, une histoire s’invente, reflet du monde réel en même temps que rêve d’horizons meilleurs. Le théâtre peut-il nous emmener jusque-là ?
Jean-Guillaume Lebrun
Tél. : 01 43 74 99 61
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