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Danse - Critique

Falling Stardust, Chorégraphie d’ Amala Dianor

Falling Stardust, Chorégraphie d’ Amala Dianor - Critique sortie Danse Tremblay-en-France Théâtre Louis Aragon
Crédit : Jeff Rabillon Falling Stardust d’Amala Dianor.

Théâtre Louis-Aragon / Chor. Amala Dianor

Publié le 27 août 2019 - N° 279

Avec cette pièce pour neuf interprètes, Amala Dianor change d’échelle et intègre la danse classique dans son melting pot chorégraphique.

Amala Dianor fut un danseur plutôt atypique, débutant par le hip-hop avant d’entrer au CNDC en 2000, se frottant à toutes sortes de techniques (hip hop, néo-classique, contemporain et afro-contemporain), dansant dans toutes sortes de compagnies, d’Emanuel Gat à Régis Obadia en passant par Roland Petit, Hafiz Dhaou et Aïcha M’barek ou Françoise et Dominique Dupuy… Sorte d’électron libre en recherche constante de sensations nouvelles, le voilà devenu chorégraphe. Et bien sûr, il continue à mixer les genres avec talent : il en a les moyens techniques et la fibre exploratrice. Dans Falling Stardust, il s’attaque au vocabulaire académique, en confrontant ces héros de la performance que l’on trouve tout autant dans la constellation classique que dans la galaxie hip-hop. Chacune a ses danseurs étoiles, ses complexités virtuoses et ses pas codifiés. La première cherche l’élévation, la seconde le jeu de jambes horizontalisé.

Une constellation tout en contrastes

Avec ses neuf danseuses et danseurs venus de différentes nébuleuses chorégraphiques, et d’horizons tout aussi divers, Amala Dianor crée une chorégraphie surprenante où les figures les plus élaborées prennent place dans une structure qui tend à éclater en autant de belles individualités, avant de se rétracter comme si l’espace, soudain, se raréfiait autour d’eux. Si l’on reconnaît du classique le vocabulaire le plus emblématique (avec notamment une foule d’arabesques mêlées à des sauts ou de la « batterie »), la dynamique et la pulsation très électro, portées par la musique d’Awir Leon, donnent à l’ensemble un côté rétro-futuriste que les costumes très dark induisent. On sent que Dianor a bien retenu la leçon de Gat et ses principes de « chorégraphie instantanée » que l’on pourrait presque croire improvisée, si la structure très forte de la pièce ne venait démentir cette impression. A la fois très fluide et contrastée, Falling Stardust est une réussite chorégraphique. Présentée en plein air à Montpellier Danse, on regrettera juste de ne pas avoir pu apprécier son « dixième danseur », à savoir une sorte de cristal sombre censément accroché aux cintres, réalisé par le plasticien Clément Debras pour concrétiser cette fameuse « poussière d’étoile ».

Agnès Izrine

A propos de l'événement

Falling Stardust, Chorégraphie d’ Amala Dianor
du samedi 21 septembre 2019 au samedi 21 septembre 2019
Théâtre Louis Aragon
Scène conventionnée danse, 24 boulevard de l'Hôtel de Ville, 93290 Tremblay-en-France.

à 19h30, dans le cadre de 3D Danse Dehors Dedans. Tél. : 01 49 63 70 58. Durée 1h.  Spectacle vu le 22 juin 2019 au Festival Montpellier Danse.

 

 

Egalement : le 12 septembre aux Quinconces au Mans ; le 14 novembre au Parvis, Scène national de Tarbes ; le 19 novembre à L’Empreinte, Scène nationale de Brive-Tulle ; le 22 novembre à L’Avant-Seine, Colombes ; les 28 et 29 novembre à l’Espace 1789, Saint-Ouen ; le 15 décembre au Théâtre Croisette, dans le cadre du Festival de danse de Cannes ; le 24 janvier 2020 au Théâtre Durance à Château-Arnoux ; les 17 et 18 mars à la Maison de la danse de Lyon ; avril 2020, Biennale Danse Emoi, Limoges ; les 7 et 8 avril à Bonlieu, Scène nationale d’Annecy ; du 4 au 6 mai à La Villette avec le Théâtre de la Ville, Paris ; les 15 et 16 mai à la Scène nationale de Saint-Quentin-en-Yvelines.

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