Frédérick Gravel
Pour ne pas passer à côté de cet artiste [...]
Artiste permanent au Théâtre National de Chaillot, José Montalvo prépare deux créations pour la saison 2014-2015, dont la première, Asa Nisi Masa, est destinée à tous les publics, jeunes y compris. Des animaux et des humains y dialoguent, au fil de vingt séquences virevoltantes.
Asa Nisi Masa : d’où vient le titre, à la fois étrange et familier, de votre prochaine création jeune public ?
José Montalvo : C’est une sorte d’incantation, liée à la peur, au rêve et à la magie, que chuchote une enfant dans Huit et demi, de Fellini. Un clin d’oeil au grand réalisateur, qui, à partir de cette formule, vagabonde dans sa propre enfance.
Vagabonder dans son enfance… Est-ce ce que vous faites, vous aussi, avec cette pièce ?
J. M. : Certainement ! Mes premiers souvenirs de danse remontent à l’enfance, plus précisément aux fêtes des Vendanges qui se déroulaient dans les Corbières, près de Carcassonne : les travailleurs saisonniers – Espagnols, Italiens, Algériens… – qui venaient en France pour les vendanges se retrouvaient, le soir, dans une atmosphère merveilleusement exubérante. Chacun, tour à tour, apparaissait comme un danseur virtuose… Au sein de cette population plutôt pauvre, j’ai fait l’expérience de la richesse : celle du plaisir, de la danse, de la capacité à partager. Je crois que je chorégraphie avant tout pour retrouver ces émotions d’enfance. Chorégraphier une pièce pour jeune public, a fortiori, c’est transmettre ces émotions à d’autres enfants. Et leur communiquer cette conscience précieuse : la danse est une fête. J’aimerais qu’Asa Nisi Masa soit une fête, c’est-à-dire que l’on y assiste, mais aussi que l’on y participe : une pièce à voir, à chanter, à danser…
Propos recueillis par Marie Chavanieux
Théâtre National de Chaillot, 1 Place du Trocadéro, 75016 Paris. Du 9 octobre au 7 novembre 2014. Tél : 01 53 65 30 00. Durée : 55 minutes.
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