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Esther et Jonas Slanzi mettent leurs talents [...]
Comme l’année dernière, la compagnie Toby or not propose En attendant Godot dans une forme qui privilégie la lettre et l’esprit.
Est-il encore nécessaire de présenter l’œuvre la plus jouée de Samuel Beckett ? Peut-être pas. On rappellera cependant utilement qu’elle eut bien du mal à ses débuts à trouver preneur, comme le raconte Roger Blin qui parvint à la mettre en scène pour la première fois au théâtre de Babylone (disparu depuis) en 1953. Ainsi en va-t-il souvent des œuvres profondément novatrices comme l’était En attendant Godot qui symbolise plus que toute autre l’épanouissement du théâtre de l’absurde. Un théâtre qui ausculte le vide ontologique de nos existences dans un monde déserté par Dieu, ici, à travers l’errance de Vladimir et Estragon qui passent leur vie à attendre Godot.
Le terrible se conjugue au burlesque
Le choix de Jean-Claude Sachot, metteur en scène de la compagnie Toby or not, est celui d’un écho à la mise en scène de Blin, dans la fidélité au texte, aux dialogues comme à ses nombreuses didascalies. Non pas pour plonger l’œuvre dans le formol, mais au contraire pour en retrouver l’incomparable saveur, celle qui conjointement fait éprouver le désespoir et le rire. Nous avions pu voir un remarquable Fin de partie mené par la même compagnie, qui, à Avignon, se produisait l’an passé en alternance avec En attendant Godot. Un espace de jeu réduit, des répliques qui jouent la situation et font entendre leur dimension existentielle, le désespoir qui se mêle à la clownerie sous la houlette des expérimentés et excellents Dominique Ratonat et Philippe Catoire, pour un ensemble où le terrible se conjugue sans cesse au burlesque. Une réussite.
Eric Demey
à 15h50. Tel : 04 90 25 63 48
Esther et Jonas Slanzi mettent leurs talents [...]