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Avignon / 2025 - Entretien / Marie Hurault et Salvatore Franco
Marie Hurault, Salvatore Franco et Claude Djian reprennent à nouveau le texte écrit par André Benedetto en 1970 : dissection du capitalisme, joyeuse prise de conscience, salvateur rappel pour les exploités.
Comment ce projet de reprise est-il né ?
Marie Hurault : À l’occasion des 60 ans du Théâtre des Carmes, que mon grand-père, Bertrand Hurault, avait cofondé avec André Benedetto, Sébastien et Pascale Benedetto m’ont demandé si je voulais lire certains de ses textes. Leur proposition m’a évidemment fait très plaisir et je me suis plongée dans ses œuvres jusqu’à tomber sur ce texte lumineux, écrit en 1970 pour expliquer de manière très simple des concepts compliqués. Ils m’ont prêté des éléments de décor de la mise en scène initiale, et notre compagnie, La parole rouge, s’est lancé dans l’aventure en compagnie de Claude Djian, ancien membre de la troupe des Carmes, qui nous a beaucoup aidés. Nous avons construit une nouvelle version de la pièce avec sa vision et la nôtre.
Que raconte la pièce ?
M.H. : C’est une farce tragique qui raconte l’histoire d’Alexandre Zacharie, qui n’a jamais travaillé. Avec sa femme, ils ont faim. Ils voient un poisson par la fenêtre. Il faut l’acheter pour le manger. Comment gagner de l’argent ? Le texte explique ce que sont le travail, sa marchandisation, le capitalisme, le salariat, l’exploitation…
Salvatore Franco : Toute cette histoire est vue par les yeux d’un personnage naïf et enfantin. On n’a pas besoin d’avoir lu Le Capital ou d’avoir des notions d’économie politique pour le comprendre. C’est une pièce pour tous les publics, très accessible.
M.H. : On y retrouve surtout toutes les problématiques d’aujourd’hui. En 2009, Benedetto a ajouté un acte, 40 ans après c’est pire, qui va encore plus loin en évoquant la mondialisation, la surproduction et la financiarisation de l’économie. On n’a pas changé de mode de production en changeant d’époque. On travaille toujours pour un patron même si on est passé de l’usine au bureau.
S.F. : Malgré l’abandon du travail dans les usines qui donne l’illusion de la disparition des ouvriers, c’est même encore pire, tant le télétravail, qui casse le groupe, entraîne une perte des engagements politiques. En changeant de lieu de travail, on ne se croit plus concerné par la retraite, la baisse des cotisations patronales, le déremboursement des transports. Or, il est très important de rappeler que l’on reste une force de travail exploitée par un patron, même si on travaille chez soi. Comment faire en sorte de défendre nos droits et essayer d’en avoir un peu plus ? La naïveté d’Alexandre est géniale pour poser des questions évidentes : pourquoi suis-je payé après avoir travaillé ? Pourquoi le patron gagne-t-il plus que moi ? Et tout cela reste très léger et drôle !
Propos recueillis par Catherine Robert
à 13h30, relâche le 8.
Tel : 04 90 82 20 47.
Durée : 1h15.
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