La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Danse - Entretien / Mathilde Monnier

El Baile

El Baile - Critique sortie Danse Paris Théâtre national de Chaillot
© Marc Coudray

Entretien / Mathilde Monnier

Publié le 22 octobre 2017 - N° 259

S’inspirant du spectacle culte des années 1980, Le Bal de Jean-Claude Penchenat, qui fut porté au cinéma par Ettore Scola, Mathilde Monnier et l’écrivain Alan Pauls créent El Baile et le transposent en Argentine.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de monter ce projet ?

Mathilde Monnier : J’ai fait un premier voyage à Buenos Aires pour savoir si ce projet pouvait susciter du désir, de l’intérêt de ma part. Et puis j’ai rencontré Alan Pauls. Pendant des années j’ai eu son essai sur l’écrivain Jorge-Luis Borgès sur mon bureau. Cela m’a paru alors évident de l’associer à ce projet. Et finalement, je me suis lancée. J’ai auditionné 170 danseurs et j’en ai gardé 12.

Comment transposer ce spectacle culte en Argentine ?

M. M. : L’idée n’est pas de remonter le film ni la pièce, mais de librement s’inspirer de son point de départ : des acteurs qui retracent quarante ans d’Histoire de France, sans aucun texte, en dansant. Là, il n’est pas question de raconter toute l’histoire de l’Argentine. Nous avons choisi de démarrer cette histoire en 1978, soit deux ans après la dictature. J’ai choisi d’engager de jeunes danseurs car cette génération est frappée d’une sorte d’amnésie, et cherche à échapper au poids de l’histoire.

« Je veux dégager une atmosphère, qui se glisse dans les postures, dans les états de corps. »

Mais vous voulez tout de même raconter une certaine histoire de l’Argentine…

M. M. : Mon idée est de faire surgir de grands thèmes significatifs de cette société argentine. Le rapport au pouvoir, à l’autorité, qui structure les institutions et imprime les corps. Une versatilité politique permanente. Et nous évoquons les Femmes de la Place de Mai, les disparitions, les enfants adoptés, des sujets majeurs mais abordés de manière indirecte. Je veux dégager une atmosphère, qui se glisse dans les postures, dans les états de corps.

Comment la musique intervient-elle dans cette création ?

M. M. : La musique construit la dramaturgie et la chronologie de la pièce. Tous les danseurs sont aussi chanteurs, et les rapports de pouvoir apparaissent dans les chants. Bien sûr, il y aura des tangos, qui représentent l’âme, l’immuabilité de Buenos Aires face aux vicissitudes de l’Histoire. Ces danseurs portent en eux toutes sortes de danses populaires, le cuarteto, la chacarera, le malambo, le carnavalito… et aussi la danse contemporaine.

 

Propos recueillis par Agnès Izrine

A propos de l'événement

El Baile
du mercredi 22 novembre 2017 au samedi 25 novembre 2017
Théâtre national de Chaillot
1 Place du Trocadéro et du 11 Novembre, 75016 Paris, France

Tél. : 01 53 65 31 00. www.theatre-chaillot.fr

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