Edith Scob donne corps à une conférence de Virginia Woolf
La silhouette gracieuse d’Edith Scob vogue entre théâtre, cinéma et télévision. Une élégance baroque et poétique pour Une Chambre à soi de Virginia Woolf, adaptée d’une conférence commandée à l’auteur, Les Femmes et le roman (1928), dans une mise en scène d’Anne-Marie Lazarini.
Woolf s’autocritique entre éloge et blâme, moquerie et dérision.
Lucide quant à ses provocations souvent sujettes à scandales, Woolf s’autocritique entre éloge et blâme, moquerie et dérision. La liberté sexuelle ou la vision homosexuelle dont elle est porteuse est directe. Personne avant elle n’avait commencé un roman ainsi : « Chloé aimait Olivia… » Du jamais vu et du jamais entendu. La spécificité de l’écriture féminine, sa capacité d’accomplissement hante le discours. Pour qu’une femme puisse écrire, il lui faut l’indépendance financière, « cinq cent livres de rente », et une chambre à elle, d’où le titre du spectacle Une Chambre à soi. J’aimerais faire passer sur le plateau ces idées et ces sentiments en prise sur l’imaginaire mais aussi sur le public et sur le monde, d’un lieu à de nombreux autres, d’un bord de rivière à la bibliothèque du British Museum. Woolf détestait tout ce qui est ordre, encensement ou parole universitaire, et j’aimerais que transparaisse cette ambivalence entre le sérieux et le jeu, la gravité et l’humour diabolique. »
Propos recueillis par Véronique Hotte
De Virginia Woolf, traduction de Clara Malraux, mise en scène d’Anne-Marie Lazarini, mardi 20h, mercredi, jeudi 19h, vendredi, samedi 20h30, samedi, dimanche 16h, du 13 octobre au 16 novembre 2008 au Théâtre Artistic Athévains 45 bis, rue Richard Lenoir 75011 Paris Tél : 01 43 56 38 32 www.artistic-athevains.com