Dino fait son crooner

Artiste accompli et tout terrain, tour à tour réalisateur de cinéma (« Cabaret Paradis » en 2006), artiste de music-hall (Achille Tonic) ou metteur en scène d’opéra (King Arthur de Purcell avec le chef d’orchestre Hervé Niquet), Gilles Benizio, alias Dino, possède un incomparable sens de la scène et du public. Il exprime aujourd’hui, en solo (ou presque, Corinne veille au grain, qui signe la mise en scène) son goût pour la chanson et celui aussi d’une certaine nostalgie rieuse, se souvenant d’une enfance italienne bercée par les canzone diffusées par le transistor trônant sur le buffet de la cuisine familiale… Le tour de chant prend vite des allures de spectacle – on en se refait pas ! –, avec changements de costumes à vue et saynètes égrenant souvenirs familiaux ou recettes de cuisine. Créé à Avignon l’été dernier, le spectacle joué un soir par semaine a conquis Philippe Caubère qui en fut l’un des premiers et heureux spectateurs : « C’est un poème théâtral et musical d’une rare délicatesse et d’une grande beauté. Ironique, malicieux, jamais parodique, Dino nous raconte l’Italie, la vraie, que nous ne connaissions que par les films de Fellini et d’Ettore Scola, » confie le comédien. Avec Vadim Sher au piano, Arnaud Sacase au saxophone, Alvaro Bello Bodenhöfer à la guitare et Benoist Raffin aux percussions (et même Shirley pour 2 morceaux !).

Jean-Luc Caradec