Le Temps des trompettes de Felicien Chauveau, une plongée virevoltante dans l’aventure théâtrale de Molière
Accompagné par le regard de Frédéric de [...]
Inspiré par les témoignages de femmes âgées issues de milieux populaires et servi par quatre magnifiques interprètes, Alexandre Blondel dresse avec Des femmes respectables un état des violences sociales et sexistes. Mon plus gros coup de cœur de ce festival d’Avignon.
Elles ont travaillé dans une usine ou une exploitation agricole, ont vendu des encyclopédies ou des assurances, ont enchaîné les petits boulots, ont passé leur vie à s’occuper des autres et parfois des enfants ou des vieux des autres, ont été maltraitées par leurs maris, leurs patrons mais aussi leurs patronnes. Alexandre Blondel a recueilli les témoignages de femmes âgées de milieux populaires et nous fait vivre leurs récits à travers quatre danseuses dans Des femmes respectables.
De l’oppression à la libération
Les corps ploient sous la lourdeur de la tâche ou la force des coups, se soutiennent pour ne pas sombrer, disent les injonctions contradictoires entre figure maternelle ou hypersexuée. Les voix racontent le dévouement aux autres, la peur de tomber enceinte, les violences sociales. On croise le temps d’un éclair Mona Chollet ou Simone de Beauvoir, Barbie ou Kim Kardashian. Mais peu à peu la résistance s’organise, il est question de syndicalisme, les mains boxent, les danseuses vibrent d’une rage krump. Se libérer ? « Elles le disent toutes ces femmes que c’est possible et que c’est beau ». Alors les gestes s’assouplissent, se font masculins tandis que la sororité devient plus forte. Et les quatre interprètes, reprenant leur vie de jeunes femmes et le pouvoir sur le plateau, osent : se mettre torse nu, partir pisser, réclamer le 06 d’un spectateur, puis dire non, non et encore non dans un dernier éclat de rire. Après des bravos reconnaissants, on quitte ces quatre jeunes femmes formidables avec regret, le cœur un peu plus grand, le cerveau mieux rangé, nos forces décuplées.
Delphine Baffour
à 18h15. Relâche les lundis. Tél. 04 90 86 01 27. Durée : 1h.
Accompagné par le regard de Frédéric de [...]
Dans le combat des représentations qui fait [...]