Avignon / 2018 - Entretien / Luc Antonini
Cycle de musiques sacrées
Gros plan / concerts / divers lieux d’Avignon et de la région
Entretien Luc Antonini
Publié le 22 juin 2018 - N° 267
Personnalité importante de l’orgue en France, l’avignonnais Luc Antonini est titulaire du magnifique orgue Barker et Verschneider de la Collégiale Saint-Agricol d’Avignon, et co-titulaire de l’orgue doré italien de la Métropole Notre-Dame des Doms à Avignon. Il est aussi compositeur, professeur au Conservatoire de Montpellier et programmateur du Cycle de musiques sacrées, associé au Festival d’Avignon depuis 1967 à la demande de Jean Vilar.
Parlez-nous des deux instruments, récemment restaurés, dont vous avez la charge à Avignon…
Luc Antonini : L’orgue Barker et Verschneider de la Collégiale a été construit en 1862. Les plans sonores de cet orgue romantique proposent une synthèse réussie entre la facture d’orgue romantique allemande et la facture de l’orgue symphonique français. L’orgue doré italien de la Métropole Notre-Dame-des-Doms a été construit par le facteur lombard Ludovico Piantanida en 1819. Bien que de facture tardive, sa conception reste dans la pure tradition de la facture baroque et classique italienne. Néanmoins des jeux « Da Concerto » propres à la facture italienne du 19ème siècle viennent harmonieusement compléter le « Ripieno » classique, d’une grande lisibilité polyphonique.
« C’est d’abord le choix des instruments qui dicte la programmation. »
Vous êtes programmateur du Cycle de musiques sacrées du Festival d’Avignon. Quelle est l’histoire de cette relation avec le festival ?
Luc Antonini : Nous sommes partenaire du Festival d’Avignon depuis 1967 à la demande de Jean Vilar qui était un grand amateur d’orgue. Dès le début, ce Cycle a eu pour but de mettre en valeur les instruments historiques d’Avignon et de sa proche région. Bien que très attachés à l’aspect historique de ce compagnonnage, nous avons toujours été très attentifs à l’évolution du Festival afin que ce Cycle puisse entrer en résonnance avec les différentes thématiques ou les différents artistes invités proposés par le Festival. Il s’agit d’un véritable Festival de musiques sacrées, original par son style et sa conception, s’inscrivant dans la pensée voulue par Jean Vilar : ouverture et dialogue, recherche, accueil des jeunes artistes, effort vers un public populaire. Les concerts programmés, dont les concerts-lectures associant des comédiens, font découvrir à un large public la variété des sites ainsi que la beauté du patrimoine historique qui abrite ces instruments.
Comment concevez-vous cette programmation ?
Luc Antonini : C’est d’abord le choix des instruments qui dicte la programmation. Cette année nous innovons en intégrant celui de la Collégiale de l’Isle-sur-la-Sorgue, magnifiquement restauré par Pascal Quoirin. Pour chacun des concerts de ce cycle, nous devons penser à programmer un répertoire adapté aux contraintes techniques et esthétiques de chaque instrument. Ensuite les œuvres vocales proposées en alternance viennent sous forme de contrepoint souligner tel aspect de la programmation instrumentale ou au contraire proposer de forts contrastes, comme la programmation cette année de AMDG de Benjamin Britten ou de la Messe à double chœur a cappella de Frank Martin.
Propos recueillis par Jean-Luc Caradec
A propos de l'événement
Cycle de musiques sacréesdu vendredi 20 juillet 2018 au vendredi 20 juillet 2018
Festival d’Avignon. Collégiale Saint-Agricol
23 Rue Saint-Agricol, 84000 Avignon
à 12 h.
Luc Antonini en concert avec l’Ensemble Vocal Campana, Jean-Paul Joly (direction) et Cyrille Tricoire (violoncelle) : Motets de Heinrich Isaac, Félix Mendelssohn, Ola Gjeilo (né en 1978), Coronation anthem de Haendel et Pilgrim Jésus pour chœur mixte et orgue de Stephen Paulus (né en 1949) ; Œuvres pour violoncelle et orgue de Johann Sebastian Bach, Max Bruch et Sofia Goubaïdoulina.
Tél : 06 24 24 14 03.