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Musique contemporaine - gros plan
En prolongement de l’exposition « Songlines, chant des pistes du désert australien », l’auditorium du Musée du Quai Branly-Jacques Chirac accueille une nouvelle œuvre du compositeur Luke Styles interprétée par l’ensemble Le Balcon.
Le ciel reste une énigme. L’humanité l’a toujours contemplé, y a cherché des réponses, des signes, des présages… Le musicien lui aussi trouve dans le cosmos dévoilé matière à composer : le mouvement des corps célestes, le scintillement des étoiles n’appellent-ils pas les sons ? Innombrables sont les compositeurs portant ce vertige sur leurs partitions : Gustav Holst, bien sûr, avec ses Planètes, Rued Langgard avec sa Musique des Sphères, mais aussi Messiaen (Des canyons aux étoiles) ou Dutilleux. Si ce dernier contemple le ciel à travers l’œil de Van Gogh (La Nuit étoilée), il y voit la musique même : Timbres, espace, mouvement. Et, à l’heure où les constellations s’effacent dans la lumière crue des villes sans sommeil, le mystère opère toujours – avec Grisey (Le Noir de l’étoile) ou Stockhausen, dans toute son œuvre ou presque.
Le ciel des antipodes
À ces deux compositeurs, qu’il a souvent interprétés, l’ensemble Le Balcon ajoute aujourd’hui Luke Styles. Chez cet Anglo-australien de quarante ans, la fascination pour le cosmos – et pour les grands espaces en général – est patente. Au-delà de pages au titre évocateur (Parallax of Mars pour contrebasse, A Shot at the Stars pour cor), sa musique fait souvent évoluer ensemble des entités mélodiques, rythmiques ou harmoniques qui ont leur propre forme, leur propre masse, leur propre vitesse. C’est le cas par exemple de Chasing the Nose, fusion classique et jazz, ou du concerto pour saxophone Tracks in the Orbit, créé l’an dernier. Luke Styles a beaucoup écrit pour la voix, dans un esprit qui rappelle parfois Britten. Portée ici par Le Balcon dirigé par Alphonse Cemin, avec les chanteurs – d’origine australienne – Michael Smallwood (ténor) et Damien Pass (baryton), Custodians of the Sky (« Gardiens du ciel »), œuvre pour voix, orchestre et électronique, spatialisée et augmentée d’une création vidéo de Nieto, rassemble les écrits de six poètes australiens d’aujourd’hui évoquant le ciel nocturne des antipodes.
Jean-Guillaume Lebrun
Samedi 15 avril à 18h, dimanche 16 avril à 17h. Tél. : 01 56 61 71 72.
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