Souls
Si le monde avait une âme, son bruit serait [...]
Le Ballet de l’Opéra nous invite à revisiter une page singulière de l’Histoire de la danse au XXe siècle.
La profonde théâtralité, jointe à l’intense conscience sociale de la création chorégraphique d’après-guerre : l’Opéra propose une soirée composée de deux pièces à (re)découvrir, signées par deux pionnières de la danse moderne. D’abord une entrée au répertoire : Mademoiselle Julie, de la chorégraphe suédoise Birgit Cullberg, qui en 1950 se saisit du livre de Strindberg pour explorer le huis clos entre une jeune femme de l’aristocratie et son valet. Une pièce qui résonne avec une autre, créée à la même époque de l’autre côté de l’Atlantique. Fall River Legend (1948), d’Agnes de Mille, part d’un fait divers et explore l’histoire de Lizzie Borden, soupçonnée d’avoir tué son père et sa belle-mère. Deux pièces à la fois graves et sans moralisme, qui cherchent à approcher, dans les tréfonds du geste, les paradoxes d’êtres humains complexes, à la fois victimes et bourreaux.
Marie Chavanieux