Open studio – Masterclass de Robyn Orlin
Danseurs, comédiens, plasticiens, autour de [...]
Citer, copier, piller, magnifier. Bruno Beltrão et le Grupo de Rua puisent sur internet des danses nées aux quatre coins de la planète.
Bruno Beltrão a commencé à danser dans la banlieue de Rio de Janeiro. Dès l’âge de seize ans, avec son ami Rodrigo Bernardi, il fonde le Grupo de Rua, qui se fait remarquer dans les compétitions de danse, apparaît à la télévision, est programmé dans des festivals… Au début des années 2000, le jeune danseur et chorégraphe se fait en outre remarquer pour la tournure de plus en plus personnelle et inventive que prennent ses chorégraphies : le hip-hop y est déconstruit, réinventé, tout en exposant une virtuosité sidérante (les sauts « court-circuités » et les courses à l’envers, notamment, marquent les esprits de tous les spectateurs). Le chorégraphe, acclamé dans le monde entier (il reçoit en 2010 un Bessie Award pour son spectacle H3), ne succombe pas au piège d’accepter toutes les invitations et à la fièvre d’une production effrénée : depuis 2008, il n’a pas présenté de nouvelle pièce. CRACKz, sa création 2013, fait donc événement.
Jouer de la dissémination
Pour cette création, Bruno Beltrão a demandé à ses danseurs de partir à la recherche de matériaux chorégraphiques sur internet. Le web est en effet devenu un vivier de gestes et de danses filmés. Comment cette mise en partage peut-elle nourrir la création chorégraphique ? A partir de ces extraits dansés qui ont fasciné les interprètes, il s’agit pour le chorégraphe de composer « une pièce sans patrie, une expérience nomadique à travers le mouvement ». La danse se fait alors voyage, traversant les frontières géographiques et culturelles : la breakdance côtoie la capoeira, la danse classique, les œuvres nées au théâtre comme celles qui ont vu le jour dans la rue, les styles les plus élitistes comme les plus populaires… Une petite encyclopédie du mouvement humain, pour le plaisir du geste et de la rencontre.
Marie Chavanieux
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