« Ou reste encore un peu », exploration poétique de l’expérience de la perte et cartographie du deuil
Exploration poétique de l’expérience de la [...]
Quatre garçons au seuil d’une danse mi-adolescente, mi-virile, s’engagent dans des jeux de corps et de relations animés d’effets souvenirs.
S’il n’y a pas l’ombre d’une cabane visible dans ce spectacle, de celles – avérées ou fantasmées – qui peuplent l’enfance, reste pourtant le goût du jeu, de l’imaginaire, et de la nature. L’espace bien délimité au sol, et tout aussi bien cadré par les projecteurs formant un ciel chaleureux, devient vite pour les quatre danseurs un espace de jeu, jonché de feuilles d’arbres, qu’ils investissent de leurs propres règles. La chorégraphie de Lionel Bègue se déploie dans une forme de continuum plutôt véloce, qui amène les interprètes à chercher mille situations de rencontres, de batailles, de coups de têtes jamais portés, d’élans dirigés vers les uns ou les autres. Une humeur martiale guide les corps, vite tempérée par l’esprit finalement assez enfantin que le chorégraphe arrive à faire ressortir sans mièvrerie. On est dans le même pas mal et le même pas peur, le attrape-moi si tu peux, et la virtuosité des danseurs fait le reste pour transformer les gestes en une danse millimétrée rondement menée sous les accents musicaux de la batterie.
Un espace ludique et exploratoire
Ces quatre garçons forment finalement une communauté en pleine récréation, et guidée par ses propres règles : le spectateur pourra chercher en vain à les déceler ; elles feront sans doute échos à ses propres sensations, enfouies depuis l’enfance. Il y est question de la place qu’on tient par rapport aux autres, des équilibres à trouver dans le groupe, matérialisés aussi par une danse d’entraide, de portés, d’esquives, de rituels indiens, de postures sportives. Le son de la guitare amène plus de lenteur, de sol, de contacts, de cache-cache avec les feuilles qui tissent des éventails où chacun peut avancer masqué, quand le rock final donne un regain de virilité à toute l’affaire. Originaire de la Réunion et issu d’une fratrie de quatre garçons, Lionel Bègue dépose ici quelque chose de personnel mais qu’il réussit à ne pas explorer littéralement, dans une adresse à un public familial à partir de 6 ans.
Nathalie Yokel
à 16h05, jours pairs. Tél. : 04 84 51 09 11.
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