Air
Il est des célébrations parfois salutaires ! [...]
Nomade et internationale, structurée pour cette 18ème édition autour du thème « Sens migratoire », la Biennale reflète la richesse de la créativité et célèbre l’enrichissement de la découverte.
En construisant cette 18ème Biennale autour du thème « Sens migratoire », Daniel Favier et son équipe de la Briqueterie inscrivent la création chorégraphique au cœur d’un espace européen voire mondialisé, sans frontières ni œillères, et au cœur de notre brûlante actualité politique et sociale. En écho au projet international Migrant Bodies et aux Rencontres Européennes « Art, Culture et Migrations », la Biennale prolonge et densifie la réflexion à travers une vaste programmation de tous horizons, célébrant la diversité des démarches et la richesse des esthétiques, bousculant les attendus et les repères. Au cours des cinq semaines de programmation, plus de trente compagnies, dix créations, sept premières en France et une soixantaine de représentations font vivre la danse dans tout le département, dans des lieux habituels ou parfois insolites, tel le Domaine de Grosbois avec son château, ou le vaste Marché d’Intérêt National de Rungis, accueillant tous deux Origami de la chorégraphe Satchie Noro associée au constructeur Silvain Ohl. Autres champs : le centenaire du peintre Jérôme Bosch permet de mettre en jeu le MAC/VAL et Le Louvre, en mobilisant divers chorégraphes – Jan Martens, Juan Dante Murillo, Maxence Rey…
Corps contrastés
A découvrir aussi Les Oiseaux morts de Marcos Moreau, kaléidoscope allégorique et grotesque ; Le cinquième hiver de Maria Munoz et Pep Ramis, qui évoque la lenteur du temps et le silence ; CUBe de Christian Ubl, qui réinvente, entre éléments de réel et imaginaire débridé, un portrait identitaire européen et compose trois mouvements dévoilant des corps contrastés : patriotiques, révoltés ou folkloriques ; Syndrome amnésique avec fabulations de Toméo Vergès, qui explore la subjectivité des souvenirs et clôture un triptyque. Anne Collod interroge le passé, dans parades & changes, replay in expansion, fondé sur l’œuvre de Anna Halprin, et dans Le Parlement des invisibles, macabre carnaval. Fabrice Dugied célèbre l’Histoire de l’art de la danse dans La collection Lise B., fondé sur les trésors de la critique et historienne de la danse Lise Brunel. She-Mâle de Gilles Verièpe, ¡ Esmerate ! (fais de ton mieux) de Roser Montllo Guberna et Brigitte Seth ont l’art d’assembler les contraires. Hors sentiers battus, la Biennale poursuit sa route ouverte à tous les artistes et tous les publics.
Agnès Santi
Val-de-Marne, multiples lieux, dont La Briqueterie, CDC du Val-de-Marne. Du 5 mars au 3 avril. Tél : 01 46 58 24 29.