Barbe bleue de Sylvie Nève, mise en scène d’Anne-Margrit Leclerc

Un tueur en série, que le conte présente comme veuf à répétition, sa jeune épouse musicienne et naïve, et l’entrée interdite d’un certain cabinet dont la clé permet à la fois de braver la loi et d’attester qu’on l’a enfreinte… Anne-Margrit Leclerc revisite le conte de Perrault, transformé par Sylvie Nève en un « poème expansé » reposant sur un procédé de glose lyrique qui « danse dedans la langue » et appelle la musique comme interlocutrice indispensable. Loris Binot et Émilie Škrijlelj interprètent une partition où se confondent différents thèmes et ambiances musicales, évoquant des rythmes de bossa-nova, de chants marins, de toccata et de fugue. « Voix et musiques s’entremêlent, se défient, s’apprivoisent. […] Comme si cette multiplicité de voix, de féminins, de personnages et d’échos s’incarnait dans un seul être, une seule femme, traduisant ainsi les facettes protéiformes que la femme revêt au quotidien. » dit Anne-Margrit Leclerc.

Catherine Robert