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Jazz / Musiques - Gros Plan

Banlieues Bleues avec les Last Poets en ouverture

Banlieues Bleues avec les Last Poets en ouverture - Critique sortie Jazz / Musiques Seine-Saint-Denis
Salif Keita est l’un des invités stars de l’édition 2019 de Banlieues Bleues. Son nouvel album, « Un autre blanc », couronne cinquante ans de carrière. © Thomas Dorn

SEINE SAINT DENIS / FESTIVAL / JAZZ

Publié le 1 mars 2019 - N° 274

36ème édition du festival de Seine-Saint-Denis.

Un mois durant, le festival séquano-dionysien va une fois encore dérouler son beau tapis bleu. Quarante groupes que l’on entend rarement sur les scènes françaises vont y défiler en vingt-cinq concerts, reliant 11 villes du département sans s’interdire quelques embardées du côté de Nanterre, Argenteuil, Gonesse, Garges-les-Gonesse et Paris. Coup d’éclat assuré avec le concert d’ouverture qui fera surgir sur scène les mythiques Last Poets, formés à Harlem en 1968 et souvent considérés comme précurseurs du rap et du hip hop, aux textes à forte charge politique pour l’affirmation du statut et de l’identité des afro-américains. Au fil des décennies, la formation a connu de nombreuses mutations et la majorité de ses membres fondateurs ne sont plus de ce monde – dont probablement le plus important d’entre eux, Jalaluddin Mansur Nuriddin, disparu en juin dernier – mais ce groupe phénix n’a pas dit son dernier mot… Autre grand moment des premiers jours du festival : « To Rachid With Love », un hommage à Rachid Taha orchestré par Maxime Delpierre, guitariste de la dernière grande tournée du chanteur disparu en septembre dernier, en compagnie de plusieurs de ses amis musiciens : Sofiane Saidi, Jeanne Added, Hakim Hamadouche, Kenzi Bourras… Un rendez-vous entre esprit de fête et larmes.

Têtes d’affiche et créations

Fidèle à l’une de ses lignes de force depuis toujours, Banlieues Bleues offrira à la musique africaine une place de choix. La scène malienne sera représentée par trois de ses plus grands héros et créateurs : la diva Oumou Sangaré dans un répertoire dominé par la musique de son récent album « Mogoya » chez No Format, Salif Keita qui vient de signer un nouvel opus « Un autre blanc », qui pourrait bien être, selon lui, le dernier, et enfin Bassekou Kouyaté, prince du n’goni dont la musique s’embrase dans la voix de sa femme Amy Sacko. Autre star fondatrice, d’une autre extrémité du continent, d’où il a conquis la planète entière : Mulatu Astatké en personne, créateur de l’éthio-jazz, sera aussi à l’affiche. Retour en France enfin avec une série de fortes têtes qui font vibrer le jazz hexagonal, convoquées pour délivrer des créations exclusives : « Peregrini Parvam » du clarinettiste Yom avec les frères Théo et Valentin Ceccaldi (voir plus bas); Thomas de Pourquery et son Supersonic rejoints par trois musiciens du Congo-Brazzaville et la compagnie du chorégraphe et danseur DeLaVallet Bidiefono ; « Rebellion(s) » des saxophonistes Sylvain Rifflet et Jon Irabagon ; « Ornithologie », hommage à Charlie Parker du trio Un Poco Loco; « Les Voies de l’Oyapock » du quartette No Tongues inspiré par les musiques de Guyane ; et enfin la « première » du nouvel Orchestre National de Jazz façon Fred Maurin. La planète bleue n’a pas fini de tourner.

Jean-Luc Caradec

A propos de l'événement

Banlieues Bleues avec les Last Poets en ouverture
du vendredi 22 mars 2019 au vendredi 19 avril 2019


Tél : 01 49 22 10 10.

www.banlieuesbleues.org

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