Banlieues Bleues

La soirée d’ouverture comme celle de clôture ont valeur de symbole de cette trente-neuvième édition. Pour commencer, le 26 mars à Bobigny, celle consacrée à Niño de Elche, le chanteur qui renouvelle de fond en comble le flamenco : en première partie il sera accompagné du guitariste et pianiste  Raül Refree, qui fut aussi son producteur sur la formidable Antologia del cante flamenco heterodoxo, à laquelle est justement dédiée la seconde partie. Immanquable pour tout mélomane un tantinet curieux. Un peu moins d’un mois plus tard, le 22 avril à Aubervilliers, ce sera la nouvelle voix du Mali Rokia Koné qui fermera le bal, en prélude à Korokoro, sans aucun doute l’un des combos les plus passionnants du jazz hybridé venu d’outre-Manche.

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Entre ces deux jalons, Banlieues Bleues fera la part belle à la diversité du monde des musiques actuelles, sans oublier de convoquer certains grands classiques (le Congolais Sam Mangwana le 16 avril, l’Argentin Melingo le 13 avril). Dans cette profusion de projets, chacun devrait pouvoir trouver matière à passer une soirée de bons sons. Celle du 29 mars qui célèbre l’agence Soyouz devrait combler les fans du folklore moderne, avec un plateau du genre fourni (AMAR 808, Cyril Cyril, Yin Yin et les Meridian Brothers). Les mêmes pourront aller jeter deux oreilles à Kutu, la création en mode éthiopien des frères Ceccaldi (le 8 avril) ou dans un registre plus punk, au concert de Scuru Fitchadu, la musique cap-verdienne passée au remixeur noisy, suivi du dernier projet de Batida, avec de terribles tambours de bouche lusophones. Les esprits curieux du jazz décadré auront eux aussi de quoi s’y retrouver, avec une création de Magic Malik (Ka-Frobeat, le 20 avril), deux soirées PUNKT Nights qui convient l’improvisation sur le terrain des remixes live and direct (les 11 et 12 avril) ou encore la création Qonisho D « NirvaNana », soit un trio de fortes personnalités du jazz dans son assertion la plus libre.

J.Denis