« Viril(e·s) » de Marie Mahé autour des relations humaines et des identités
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La chorégraphe Florence Bernad invite cinq acrobates et danseurs à poser, avec un groupe de femmes, un regard sur la société patriarcale.
Comment arrive Baal dans votre parcours ?
Florence Bernad : J’ai rencontré le mouvement acrobatique il y a plus de cinq ans. La compagnie a vingt ans aujourd’hui, avec à peu près douze créations dans une alternance entre le jeune public et le tout public. J’étais danseuse classique avant de rencontrer la danse contemporaine, et je suis toujours restée dans une certaine physicalité. Mais de plus en plus de circassiens et de circassiennes se présentaient à mes auditions, et je me suis intéressée à ce travail qu’on appelle acro-danse dans les écoles de cirque. J’ai commencé en 2018 à réunir des machinistes et des acrobates dans For Love. Ce fut un vrai coup de foudre, qui m’a fait réfléchir autrement et m’investir différemment dans ma pratique chorégraphique. Un autre monde s’est ouvert à moi, qui m’a très bien accueillie. J’ai créé ensuite Je suis Tigre avec deux acrobates, et maintenant Baal, avec trois acrobates, un comédien-acrobate, et un danseur.
Comment avez-vous travaillé ?
F.B. : Avec ces cinq hommes, j’ai énormément travaillé sur ces oppositions folles entre les fulgurances musculaires des acrobaties, et, dès qu’ils ont les pieds au sol, le relâchement et un rapport au poids du corps intense comme on peut le voir très fort en danse contemporaine, et notamment en danse contact. Ils sont au plateau avec un groupe de femmes que j’ai rencontrées en amont dans les associations partenaires des théâtres. Baal parle de la déconstruction du patriarcat, avec également des textes qui sont projetés, qui sont dits, ou en voix off. Ils sont un mélange de ce que des adolescents ont écrit en ateliers lors d’une de nos résidences dans un collège, de ce que j’ai écrit, de mes lectures, des auteurs qui m’ont accompagnée stylistiquement et dramaturgiquement. J’avais besoin de parler du sexisme ordinaire, et je voulais que tous les textes soient d’une banalité absolue. Les cinq garçons donnent à voir le machisme, en acceptant de devenir ce que j’appelle les connards invisibles. Je donne aussi à voir et à entendre une partie de la faiblesse des femmes. La société est ainsi et c’est choquant. J’avais besoin que les spectateurs puissent voir tous ces comportements quotidiens. Avec ce chœur de femmes, j’effectue un travail de présence au plateau, pour sentir l’espace interne et investir l’espace de la scène, pour qu’elles rayonnent fièrement et généreusement, pour donner à voir mon message.
Propos recueillis par Nathalie Yokel
à 18h15, relâche le 12 juillet. Réservation / billetterie : billetterieavignon@polecirqueverrerie.com
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