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À l’approche des fêtes de fin d’année, [...]
Laura Bachman offre une vision suffisamment ouverte de la tétralogie littéraire de Jean-Philippe Toussaint pour nous embarquer dans les vertiges de l’amour.
Le défi était de taille, après sa première pièce Ne me touchez pas joliment chorégraphiée mais au traitement par trop littéral : s’inspirer de l’œuvre de Jean-Philippe Toussaint, tout à la fois dans la figure de femme centrale de M.M.M.M., et dans l’écriture corporelle qui s’en dégage. On sent en effet chez Laura Bachman le désir d’une certaine théâtralité et parfois une approche quasi cinématographique de la composition des séquences et des images sur le plateau. La scène s’ouvre sur une Magali Caillet-Gajan magistrale, qui met son côté punk au service d’un solo où l’amour irrigue chaque centimètre de sa peau. Elle danse l’attente, la langueur, la sensualité, ou minaude, baille et s’étire, enlace son partenaire invisible, se remémore, se flagelle, se touche, réanime son amour. Trois autres femme, copies conformes dans leurs perruques et robes bleues la rejoignent : on pense à Passo, d’Ambra Senatore – l’espièglerie en moins – dans la démultiplication des corps sur une même variation chorégraphique. Puis elles viennent s’affirmer chacune en femmes puissantes dans leur onanisme, puissantes dans leur effeuillage, puissantes dans leur cambrure héroïque.
À la recherche de Marie
Projeté en grand large comme le titre d’un film, Commençons par faire l’amour s’affiche comme une proposition manifeste qui n’a rien du flower power. La chorégraphe s’appuie sur la théâtralité des sentiments, du rire aux pleurs, du cri à l’effacement, de l’hymen à la rupture, pour construire différents tableaux. Les étreintes contrariées à la Pina Bausch se transforment en une danse presque mécanique faite de décalages, de rembobinages, d’accélérations, où la femme devient une poupée mécanique. Ce ne sera pas l’image qui restera du féminin, tant Laura Bachman laisse sa place à la puissance du corps des danseuses, toujours dans l’écriture du mouvement. Une échappée finale stroboscopique aurait pu clore le spectacle dans la liberté fougueuse de la danse, mais la chorégraphe choisit de remobiliser le spectateur sur un extrait dit face public de La Vérité sur Marie. Voilà que l’on doit suivre l’évasion et la poursuite d’un cheval sur le tarmac d’un aéroport, entièrement plongés que nous étions dans nos propres vertiges de l’amour. Laura Bachman pèche par excès, que le retour final de Magali atténue.
Nathalie Yokel
à 19h, le 20 à 17h. Tél. : 01 40 03 75 75.
Spectacle vu au Gémeaux, scène nationale de Sceaux.
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