Au Sunside

Le mois démarre en trombe avec la découverte sur scène d’un jeune saxophoniste russe qui fait beaucoup parler à Londres et New-York, les deux villes entre lesquelles son saxophone alto balance : Zhenya Strigalev. La lecture du nom des musiciens avec lesquels il a épisodiquement et récemment partagé la scène (William Parker, Larry Grenadier, Chris Dave …) ou de ceux qui l’entourent lors de cette soirée unique au Sunset (Federico Dannemann à la guitare ; Linley Marthe à la basse et aux claviers et Eric Harland à la batterie) situent le niveau du jeune homme qui délivre un jazz limpide et audacieux particulièrement stimulant. Une découverte forte (le 3 mars). Retour en France avec le joli projet du pianiste et chef d’orchestre Laurent Marode, qui vient fêter la sortie de son album “This Way Please” chez Black & Blue à la tête d’une grande formation. Un nonette de luxe – où l’on retrouve Fabien Mary à la trompette, David Sauzay au sax ténor ou Mourad Benhammou à la batterie…- qui fait briller les délectables arrangements du leader, marqués par l’amour du cinéma et de ses musiques (le 9 mars). Deux autres soirées sont encore à remarquer : celle qui réunit dans un dialogue délicat et savant les clarinettes de Jean-Marc Foltz et le piano de Stephan Oliva dans leur hommage singulier, libre comme l’air, à George Gershwin (le 17 à 19h30), et enfin le légendaire trompettiste Wallace Roney de retour en quartet (du 23 au 25) avec Ben Solomon (saxophone ténor), Victor Gould (piano), Curtis Lundy (basse) et Eric Allen (batterie) pour trois soirées consécutives. Révélé au sein des Jazz Messengers au milieu des années 80 ; engagé dans les groupes de Tony Williams et Elvin Jones, Wallace Roney est entré dans l’histoire du jazz lorsqu’il fut adoubé par Miles Davis pour le seconder lors du Festival de Montreux en 1991. Pour l’en remercier, Miles lui offrit sa trompette… L’histoire du jazz est là, en contact direct, comme réactivée, au coin de votre rue…

J.L. Caradec