JOHN ELIOT GARDINER
A la Villette, le chef anglais se lance dans [...]
Double actualité de l’ensemble dirigé depuis 25 ans par Philippe Nahon.
« Souvent on me demande : « Au fond, qu’est-ce que vous faites ? ». Cela me convient, car je n’aime rien tant que vivre des aventures. C’était d’ailleurs déjà le cas du temps de Marius Constant, créateur de l’ensemble en 1963, si on compare le premier Ars Nova à la voie, beaucoup plus droite, que suivait Pierre Boulez, par exemple. Pour moi, une création, c’est avant tout une rencontre. Je ne veux pas suivre une ligne directrice, savoir d’avance où aller. Je préfère l’esprit de liberté, d’aventure » confie Philippe Nahon, chef d’orchestre et enfant des années 60-70, fidèle à un certain esprit buissonnier, iconoclaste et frondeur qui tranche dans le paysage souvent aseptisé de la musique contemporaine. Ars Nova fête cette saison son cinquantième anniversaire et on le retrouve ce mois-ci d’abord associé à une représentation au Théâtre de Vitry de l’opéra miniature « la Maison qui chante » de Betsy Jolas, pour quatre chanteurs-marionnettistes (le 21 avril à 16h, tout public), puis au Théâtre d’Arras dans un programme entièrement dédié à un hommage du compositeur franco-argentin Sébastian Rivas au célèbre album « Kind of Blue » de Miles Davis, parfois considéré comme le plus grand disque de l’histoire du jazz. Conçu pour une chanteuse, une clarinette basse, un alto, un accordéon, un trombone et de l’électronique en temps réel (partie tenue par le compositeur), Electric Blue Kitchen est aussi « une pièce influencée par la mouvance expérimentale new-yorkaise, la fameuse Beat Generation », d’où l’utilisation de poèmes de O’Hara et Kerouac (le 11 avril à Arras).
J. Lukas
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