Le Sacre du Tympan « Cartoons »
Quand Fred Pallem décide de consacrer l’un [...]
Il y a six mois, le bassiste et chanteur sénégalais signait avec African Fast Food (label 10H10, dist. Sony) son quatrième album sous son nom. Un disque d’une grande densité nourri par l’art de la composition et du chant d’un bassiste au pedigree impressionnant. Il vient rallumer cette musique sur scène, là où tout se joue. Du jazz grand ouvert.
« Ma carrière a débuté par de nombreuses collaborations, toujours dans mon cœur, riches de sens et de poésie, inspirantes aujourd’hui comme au premier jour. D’abord Ismaël Lô, que j’ai accompagné en tant que bassiste pendant huit années. Puis Touré Kunda, Cheick Tidiane Seck, Paco Séry, Salif Keita, Oumou Sangaré, Archie Shepp, Deep Forest, Joe Zawinul, Gregory Porter ou plus récemment Marcus Miller. » rappelle en préambule Alune Wade, livrant au passage le nom d’un musicien qui l’a fasciné depuis son enfance, et l’impressionne encore davantage depuis qu’il a croisé sa route : Marcus Miller. Comme dans un rêve d’enfance devenu réalité, Alune Wade finit par devenir son partenaire dans l’album Afrodeezia en 2014-2015. Enfant de Dakar, du jazz et de Paris, Alune Wade se définit d’abord comme un enfant de « la musique ». La musique africaine n’est pas le sujet, en tout cas pas l’obsession de cet artiste universel qui a grandi dans une grande maison où son père, musicien professionnel dans l’armée sénégalaise, formé au Conservatoire de Paris, écoutait en boucle Mozart et Beethoven, ses sœurs France Gall et Madonna, et ses oncles Peter Tosh et Bob Marley ! « Je viens de là-bas. Je porte mon nom, donc il y aura toujours de l’Afrique en moi, mais je ne fais pas de la musique africaine. Ou du Jazz. Je fais de la musique équitable, pour tout le monde. La musique de 2018, de la mondialisation. » précise-t-il.
African Fast Food
« J’ai composé mon nouvel album dans les années qui ont suivi le disque avec Marcus Miller, une période où j’ai fait beaucoup de rencontres avec des musiciens newyorkais, avec Archie Shepp… Cela m’a donné envie de fusionner deux « communautés musicales », le jazz américain et l’afrobeat africain. » explique Alune Wade. African Fast Food délivre une musique au son très urbain et intense, bourrée d’une subtile énergie, où s’épanouissent les qualités d’instrumentiste qui ont fait d’Alune Wade le bassiste recherché qu’il est devenu, mais aussi d’auteur-compositeur habile, et de chanteur sensible. « J’ai commencé à chanter sur scène à partir du moment où j’avais des choses à dire, des choses qui parlent de moi et de la société qui nous entoure. » confie-t-il. Pour cet album il s’est entouré de musiciens brésilien, argentin, américain, cubain ou marocain. « Paris offre l’opportunité de faire beaucoup de belles rencontres avec des musiciens de tous horizons. Dans une ville on n’a pas besoin d’expliquer d’où l’on vient. On est tous parisiens. C’est une liberté. Le mélange que l’on trouve à Paris n’existe nulle part par ailleurs. Et pour cette raison aussi jouer à Paris est toujours une grande joie. » conclut-il avant de prendre possession de la scène de L’Européen.
Jean-Luc Caradec
à 20h30. Tél. 01 42 64 49 40.
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