Agathe Charnet présente « Nous étions la forêt », une fiction inspirée par le monde rural
Des scènes humoristiques, des chansons, des [...]
On connaissait Martin Eden, héros éponyme du roman de Jack London. On découvre l’alter ego féminin et contemporain de ce personnage dans Édène, pièce écrite et mise en scène par Alice Zeniter au Nouveau Théâtre de Montreuil. Une talentueuse réinvention des réflexions sur la création littéraire et les conditionnements sociaux soulevées, en 1909, par l’écrivain américain.
Les sociétés au sein desquelles respirent, évoluent et se débattent Martin Eden, héros sorti de l’esprit de Jack London, et Édène, héroïne imaginée par Alice Zeniter en s’inspirant de ce personnage de roman, n’ont pas grand-chose de commun. Le jeune homme vit à Oakland, sur la côte ouest des États-Unis, au début du XXème siècle, alors que la jeune femme est à la fois notre compatriote et notre contemporaine. Cependant, tous deux font l’expérience d’existences comparables. Naissance dans un milieu populaire. Rencontre d’une jeune fille issue d’une famille bourgeoise dont il et elle vont tomber amoureux. Chemin d’apprentissage les menant à se cultiver, à découvrir la littérature, à se mettre à écrire, parallèlement à un emploi alimentaire, puis, après de longs efforts et de nombreuses déconvenues, à connaître le succès et la célébrité, sans parvenir à jouir de leur consécration. C’est ce destin semé d’embûches et nourri de passion que l’autrice et metteuse en scène Alice Zeniter s’approprie par le théâtre. Édène réinvente l’œuvre de Jack London avec intelligence en nous plongeant dans un monde exclusivement féminin.
Un parcours de transclasse
Cette création pour cinq comédiennes prend les libertés nécessaires afin de faire revivre pleinement, aujourd’hui, les problématiques sociales et artistiques contenues dans Martin Eden. Pour réussir son projet, Alice Zeniter avait besoin de l’écriture solide qui est la sienne, ainsi que d’un groupe d’actrices irréprochables. Autour de la touchante Camille Léon-Fucien (qui interprète le rôle-titre), Ana Blagojevic, Leslie Bouchet, Chloé Chevalier et Elsa Guedj (en alternance avec Mélodie Richard) passent d’un rôle à un autre avec aisance. Leurs personnages s’aiment, se chamaillent, s’entraident, luttent pour s’affranchir de divers jougs. Malgré quelques longueurs, le parcours de transclasse de la jeune Édène creuse des sujets qui, en 2025 autant qu’en 1909, importent. Honte sociale, condition ouvrière, doutes de l’autodidacte, conformisme du marché de l’édition… Durant deux heures, nous nous mettons au diapason des vulnérabilités d’une héroïne qui se démène, avec force, pour imposer la légitimité de ses désirs et de ses inspirations.
Manuel Piolat Soleymat
Du mardi au vendredi à 20h, le samedi à 18h, le dimanche à 17h. Tél. : 01 48 70 48 90. Durée: 2h. www. theatrepublicmontreuil.com
Également le 6 février 2025 à L’Archipel à Fouesnant, le 3 avril au Centre Culturel Athéna à Auray, les 23 et 24 avril à La Maison du Théâtre à Brest, le 27 avril à La Halle Ô Grains à Bayeux, le 29 avril au Centre Culturel Jacques Duhamel à Vitré, les 19 et 20 mai à la Scène nationale / Forum de Flers.
Des scènes humoristiques, des chansons, des [...]
Tamara Al Saadi grandit encore mais reste en [...]
Dans la lignée d’un théâtre où s’entrelacent [...]