George Kaplan
Frédéric Sonntag s’empare de la figure [...]
S’appuyant sur un humour burlesque, la compagnie des Dramaticules croque un portrait satirique du monde culturel. Postures et impostures de la vie sociale…
Après avoir porté à la scène des œuvres littéraires – Macbett d’Ionesco, Le Horla de Maupassant, Salomé d’Oscar Wilde ou encore Richard III de Shakespeare -, œuvres dans lesquelles Jérémie Le Louët est parvenu à donner à la langue une vibrante musicalité et une intensité étonnante, la compagnie des Dramaticules s’aventure dans de nouvelles contrées. Pas si nouvelles cependant, puisque ce spectacle fait suite à une série de trois petites formes sur la thématique de la vie culturelle française jouées hors les murs, ayant suscité de nombreuses questions de la part du public.
Etre et paraître : tout un art !
Première étape d’un compagnonnage étroit avec le Théâtre de Châtillon pour les trois saisons à venir, cette pièce au titre évocateur (rappelant évidemment le portrait au vitriol du sous-prolétariat par le grandissime Scola dans Affreux, Sales et Méchants) concrétise un projet d’écriture collective réalisé à partir d’un scénario et d’improvisations. Empreinte d’autodérision, forte d’un jeu invisible à la qualité « satirico-documentaire », cette fresque satirique multiplie les situations propices au jeu de massacre : une répétition de Phèdre qui tourne à la séance de torture, un débat avec le public, un artiste présentant son projet à un programmateur, etc. Au programme, « le public, les professionnels, la sincérité, le snobisme, la stratégie, la compromission, la domination, les chimères, les fiascos, les jubilations…. » Une veine burlesque et caustique qui révèle au-delà du portrait pathétique d’une troupe les diverses postures et impostures de la société des hommes.
Agnès Santi