La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Classique / Opéra - Gros Plan

Ophélie Gaillard

Ophélie Gaillard - Critique sortie Classique / Opéra Paris Cathédrale Saint-Louis des Invalides
Ophélie Gaillard embarque pour un voyage en terres espagnoles et latino-américaines aux Invalides. © Caroline Doutre

MUSIQUES LATINES / INVALIDES

Publié le 5 avril 2015 - N° 231

Avec un double CD et un premier concert aux Invalides, la violoncelliste se lance dans une nouvelle aventure musicale, inspirée par la rencontre des musiques populaires d’Espagne et d’Amérique latine.

À l’origine de ce voyage, à l’enseigne de l’« Alvorada » (l’aubade), titre donné au double album à paraître ce mois-ci sur le label Aparté, il y a la musique de Gaspar Cassadó (1897-1966), dont Ophélie Gaillard a souvent joué la Suite pour violoncelle : « J’ai voulu me mettre dans la tête de ce Catalan, qui a emprunté aux différents folklores de l’Espagne : la sardana catalane, la jota andalouse… L’idée m’est venue de creuser ce folklore espagnol par des digressions vers Falla et Granados ». Sous l’ombre tutélaire de deux des grandes figures du violoncelle au 20e siècle, Cassadó donc et Pablo Casals, Ophélie Gaillard prolonge le voyage vers l’Amérique latine : « Je sillonne ce continent depuis plus de quinze ans pour des tournées de concerts, et j’y découvre à chaque fois des musiques d’une richesse incroyable ».

« Inventer un langage commun »

Se mélangent ainsi des musiques savantes influencées par le folklore de part et d’autre de l’Atlantique (Falla, Granados, Villa-Lobos, Piazzolla…) et des pratiques musicales populaires, orales. Musiques de danses, musiques chantées surtout, qu’il a fallu acclimater à la voix du violoncelle, avec la complicité du compositeur franco-argentin Gabriel Sivak (né en 1979). « Telle ou telle façon de parler, de chanter l’espagnol ou le portugais se prête plus ou moins à la transcription pour mon instrument. Cela représente des heures de travail, d’essais avec Gabriel Sivak. À la fin, je suis surprise de voir à quel point le violoncelle est polymorphe ». Le plaisir est aussi de voir le violoncelle s’entendre avec d’autres instruments, d’autres façons de jouer. « En fait, avec certains musiciens, comme le bandéoniste Juanjo Mosalini par exemple, il y a beaucoup de points communs, c’est une approche finalement très classique de la musique. D’autres ont un rapport à l’écrit différent – il faut alors inventer un langage commun, c’est extrêmement excitant ». Au gré des envies et des disponibilités, l’« archipel » que représente le projet Alvorada se déclinera en de multiples programmes et autant de moyens de décloisonner les genres. En l’église Saint-Louis des Invalides, ce sont ainsi Juanjo Mosalini, la soprano Raquel Camarinha, la harpiste Sandrine Chatron, le contrebassiste Romain Lécuyer (de l’ensemble Tanguisimo) ou encore le guitariste Emmanuel Rossfelder, entre autres, que retrouvera Ophélie Gaillard.

 

Jean-Guillaume Lebrun

A propos de l'événement

Ophélie Gaillard
du mardi 14 avril 2015 au mardi 14 avril 2015
Cathédrale Saint-Louis des Invalides
129 Rue de Grenelle, 75007 Paris, France

Mardi 14 avril à 20h. Tél. 01 44 42 38 77. Places : 9 à 30 €. Renseignements : http://billetterie.musee-armee.fr/

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