La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Avignon / 2012 - Gros Plan

La dernière Scène

La dernière Scène - Critique sortie Avignon / 2012

Publié le 10 juillet 2012 - N° 200

Alain Foix imagine et met en scène le dialogue entre Martin Luther King et Mummia Abu-Jamal, entretenu par le truchement de Coretta Scott King, la femme du premier. Un huis clos poétique, musical et politique.

Se revendiquant d’un « théâtre existentiel et humaniste », Alain Foix met en scène trois personnages historiques dont il imagine le dialogue : Luther King, sa femme, Coretta, et Abu-Jamal, militant des Black Panthers, accusé d’un crime qu’il n’a pas commis, et qui resta pendant trente ans dans le couloir de la mort. Il s’agit, pour Alain Foix, d’interroger et de croiser les rapports à la mort de ces deux hommes en sursis : Luther King parce qu’il se savait menacé, Abu-Jamal parce qu’il se savait condamné. Coretta, chanteuse de gospel, intermédiaire entre les deux hommes par sa présence et par son art, est celle qui « gère pour Martin Luter King le conflit entre violence et non-violence », et donc la question du rapport à la mort dans la lutte.
 
La violence, la non-violence et l’amour
 
Cette pièce se veut un drame en musique : le jeu et le chant y sont intimement liés. La scène est découpée en deux espaces par une vitre : derrière celle-ci se situe le prisonnier Abu-Jamal, parlant à travers un micro, tantôt très proche, tantôt très lointain. Le militant condamné n’a jamais rencontré l’adepte de la non-violence, mais il fut arrêté au moment de la vague de violence dont les Black Panthers furent partie prenante, et qui se déchaîna après la mort du défenseur des droits civiques. En écrivant le dialogue entre le pasteur et le prisonnier (en écho au roman biographique intitulé Martin Luther King par Alain Foix, publié en octobre 2012 aux éditions Gallimard), le dramaturge et metteur en scène permet la confrontation entre des hommes différents et le conflit dialectique entre les postures qu’ils revendiquent et les valeurs qu’ils incarnent : la violence, la non-violence et l’amour, dont la mise en jeu, dit Alain Foix, « est pour moi une dimension essentielle du théâtre ».
 
Catherine Robert


Avignon Off. Théâtre de l’Albatros, 29, rue des Teinturiers. Du 8 au 28 juillet, à 10h45. Tél. : 04 90 86 11 33 ou 04 90 85 23 23. Reprise le 19 octobre, à 14h30 et 20h30, à Canal 93 à Bobigny.
 
La dernière Scène / Théâtre de l’Albatros / texte et mes Alain Foix
 

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