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L’Ensemble intercontemporain dirigé par [...]
Toute la musique de Karlheinz Stockhausen est une quête. Quête mystique autant qu’esthétique, elle n’a jamais cessé de remettre en cause les héritages et les certitudes.
Rien d’étonnant par exemple à ce qu’il soit l’un des premiers non pas à s’intéresser mais à se plonger littéralement dans l’électronique musicale alors balbutiante jusqu’à en sortir, en 1956, une œuvre qui demeure un indispensable repère : Gesang der Jünglinge (« Le Chant des adolescents »). C’est que, dans la musique électronique comme dans les œuvres instrumentales, Stockhausen cherche à tirer les conclusions les plus poussées quant aux possibilités de l’écriture. On l’entendra dans le cycle des Klavierstücke (dix-neuf au total) que les pianistes Pierre-Laurent Aimard, Tamara Stefanovich et Jan Michiels interprètent au cours de ce week-end : pas une pièce qui ressemble à une autre, et elles constituent les lieux fondamentaux de la réflexion musicale du compositeur.
Tous les paramètres de la création musicale
Ainsi, le Klavierstück XI, génial essai d’œuvre ouverte, ou les Klavierstücke XII-XVI, qui sont les esquisses – ou les fantômes – de l’opéra Licht, dessein gigantesque, monstrueux qui occupa le compositeur de 1977 à 2002. Aucun des paramètres de la création musicale ne lui a échappé, et Gruppen pour trois orchestres, que l’Ensemble intercontemporain et les musiciens de l’Orchestre du Conservatoire joueront le 30 janvier sous la direction de Matthias Pintscher, Bruno Mantovani et Paul Fitzsimon, est l’une des plus saisissantes réponses à la question de la spatialisation.
Jean-Guillaume Lebrun
Tél. : 01 44 84 44 84
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