« Le murmure des songes » de Kader Attou
Le murmure des songes de Kader Attou convoque [...]
Dans un univers visuel obscur, deux individus, Charlotte Louvel et Noé Chapsal, nous montrent comment un même geste, chargé de sens pluriels, peut mettre l’altérité en lumière. Une étreinte à double détente conçue par Noé Chapsal.
La composition musicale en live de Christophe Ruetsch pose d’emblée une atmosphère, et les quelques mots que l’on devine nous embarquent déjà sur les rives de l’altérité. Pourtant, il fait sombre dans Viscum, et seul subsiste au creux d’une lumière un entremêlement de câbles. Lorsque les deux danseurs arrivent, tout de cuir noir, l’espace s’ouvre en forme de cercle au cœur duquel ils vont évoluer. Un ring, une piste, une délimitation pour un battle ? Un geste fondateur, d’une grande puissance, parvient à contenir tout l’enjeu du spectacle : une incroyable étreinte sautée, qui condense en à peine une seconde le choc des corps, la brutalité de la rencontre, et la puissance de l’attachement à l’autre, vers lequel ils reviennent sans cesse, attirés comme des aimants. C’est tout à la fois un élan d’amour qu’un emportement violent et une rupture, et cette ambivalence nous touche et nous questionne.
Entre violence et douceur
Lorsque l’homme et la femme retrouvent leur calme et leur verticalité, leur danse est faite de petits gestes qui traduisent le soin à l’autre. Des effleurements, des regards, des attentions, des replacements, avant de replonger dans leurs gestes virtuoses. Lorsqu’il s’agit de s’adresser la parole au micro, c’est joliment maladroit, dans un dialogue absurde qui pointe à sa façon la notion de consentement. Les nappes sourdes et angoissantes cohabitent avec la chanson Ma jeunesse fout le camp, montrant, tout comme la danse, que le chorégraphe Noé Chapsal ne choisit pas entre la violence et la douceur, entre l’inquiétude et la bienveillance. Il crée un monde de nuances entre ombre et lumière, qui rend équivoque la moindre évidence, et que son écriture parvient très justement à rendre lisible.
Nathalie Yokel
à 20h. Plateau partagé avec Florentin Ginot.
Tél : 01 34 28 45 45.
Théâtre de Suresnes Jean Vilar, 16 place Stalingrad, 92150 Suresnes.
Le 17 janvier à 20h30 et le 18 à 17h.
Tél. 01 46 97 98 10.
Dans le cadre de Suresnes Cités Danse lors d’un plateau partagé avec Viola Chiarini et Loraine Dambermont.
Spectacle vu à Avignon Off 2024.
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