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Pour sa nouvelle création, la directrice du Théâtre national de Strasbourg (TNS) signe un conte contemporain sur les dilemmes de vie auxquels doivent faire face une mère roumaine et sa fille contraintes de s’installer en France pour raison médicale. Un spectacle à hauteur d’enfant, comme à hauteur d’adulte, qui croise de façon exemplaire les champs du politique et de l’émotionnel.
Créé au TNS, dans le cadre d’un nouveau festival, baptisé Les Galas, qui défend « le droit universel et inaliénable à créer » en ouvrant ses plateaux à toutes et tous, notamment aux personnes qui n’ont pas encore établi de lien de proximité avec le théâtre, Valentina nous parle d’un autre droit fondamental. Celui de se soigner et d’avoir les moyens de le faire avec dignité, y compris lorsque l’on ne maîtrise pas la langue du pays dans lequel on doit parfois s’exiler pour pouvoir rester en vie. C’est précisément ce qui arrive à la mère de Valentina, qui a quitté la Roumanie pour venir vivre en France avec sa fille de neuf ans, afin d’être prise en charge pour de graves problèmes cardiaques. Mais ne parlant pas français, ses relations avec l’institution médicale s’apparentent à un véritable parcours du combattant. Valentina, elle, va à l’école. En quelques mois, elle parle parfaitement notre langue. Alors, quand les difficultés de communication de sa mère mettent à mal ses chances de guérison, cette dernière se résout à demander à sa fille de devenir sa traductrice lors de ses rendez-vous à l’hôpital. Cette lourde responsabilité va, bien sûr, bouleverser l’existence de Valentina.
Il était une fois l’histoire d’un miracle…
Interprété avec beaucoup de justesse par une comédienne professionnelle (Chloé Catrin), ainsi que par des amatrices et des amateurs issus de la communauté roumaine de Strasbourg (Loredana Iancu, Marius Stoian, Paul Guta et Angelina Iancu, en alternance avec Cara Parvu), ce conte troublant et lumineux est une formidable occasion de regarder en face — sans esquiver la dureté de certaines situations, sans estomper la drôlerie d’autres — des trajets de vie mettant en perspective des sujets essentiels. Caroline Guiela Nguyen a le don de raconter des histoires importantes. Des histoires généreuses, destinées aux publics les plus larges, et pourtant toujours profondes, jamais simplistes. Comme Lacrima la saison dernière, Valentina trace de multiples chemins de sincérité : à la croisée de réflexions politiques et de riches émotions. La nouvelle création de l’autrice et metteuse en scène est très aboutie. Les défis de notre époque rejoignent ici ceux du théâtre. Un théâtre qui s’ouvre au monde en partageant l’exigence de ses engagements et de son imaginaire.
Manuel Piolat Soleymat
Du lundi au samedi à 20h, le dimanche à 15h. Relâche le jeudi 5 juin et le lundi 9 juin. Durée : 1h20. Spectacle vu lors de sa création, au Théâtre national de Strasbourg, le 23 avril 2025. Représentation en roumain et en français, surtitrée en roumain. Tél. : 01 42 74 22 77. www.theatredelaville-paris.com
Théâtre national de Strasbourg, 1 avenue de la Marseillaise, 67000 Strasbourg. Du 23 au 30 avril 2025. Du mardi au vendredi à 19h, le samedi et le dimanche à 14h30. Spectacle en roumain et en français, surtitré en roumain. Durée : 1h20. Tél. : 03 88 24 88 24. www.tns.fr.
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