Ce qui demeure de Elise Chatauret
Elise Chatauret interroge la mémoire et la [...]
True copy, le dernier opus du groupe Berlin, prend pour sujet une vie extraordinaire et ô combien révélatrice des ressorts du monde de l’art. Celle du faussaire Geert Jan Jansen.
Sa vie est un roman, un polar, une véritable œuvre d’art. Geert Jan Jansen a été arrêté en 1994 dans une ferme du Poitou entouré de plus de 1600 toiles signées de grands maîtres qu’il avait lui-même contrefaites. Pendant des décennies, cet excellent faussaire a irrigué le marché de l’art de ses inimitables copies, dont il est certain que beaucoup circulent encore attestées en tant qu’originaux. Copiste de talent, faussaire de génie, malfrat bien sûr, mais aussi amoureux de la peinture, cet homme est aujourd’hui le sujet du dernier opus du groupe Berlin, dont on connaît le talent pour saisir les lieux et les hommes à travers des dispositifs originaux. On se souvient encore de leur dernier travail qui avait éclairé la vie d’un couple resté vivre dans la zone irradiée de Tchernobyl.
Qu’est-ce qui fait valeur en art ?
De ce dispositif-là, on ne sait pas grand-chose sauf qu’il mettra en route un possible canular qui devrait rendre la narration haletante. Qu’il sera à mi-chemin comme d’habitude entre le théâtre et l’installation filmique, ce qui est la marque de fabrique du groupe Berlin. Qu’on y verra Geert Jan Jansen en personne dans trois ateliers différents. Et qu’en plus de braquer les projecteurs sur un destin hors-normes, il conduira le spectateur à s’interroger sur ce qui fait valeur en art. Esthétique bien sûr, mais aussi financière, pour autant que les deux soient encore liées. Un spectacle autant narratif que réflexif en fin de compte, puisque si True copy révèle le plaisir qu’il peut y avoir à être trompé, il pointera aussi l’extrême fragilité de la frontière qui sépare le vrai du faux, un grand sujet de société.
Eric Demey
à 20h30. Tel : 01 53 50 35 00.
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