Alban Richard affirme, avec ce triptyque, son appétit pour la musique et pour les processus, qui œuvrent en sous-main dans cette exploration autour de l’érotisme.
Trois pièces courtes, trois duos, trois états que le corps traverse pour révéler, au sens photographique du terme, trois visions de l’érotisme : l’érotisme amoureux, l’érotisme mystique, et l’érotisme physique. Dans Lointain, l’idée de l’amour, balancée sans ménagement par le Tristan et Iseult de Wagner, est contrecarrée par l’impossible emboîtement qui contraint l’homme et la femme à se chercher continuellement, comme happés par un processus qui les dépasse. Luisance imprime dans le corps de deux femmes des postures puisées dans l’extase religieuse et dans l’iconographie de la Salpêtrière héritée de Charcot. Poses et expressions du visage forment une étrange chorégraphie, entre arrêts sur images et virtuosité rythmique. La dernière partie explose le cadre de la danse et de l’image : filmés en gros plan, les deux hommes de Lacis oscillent entre une présence fantomatique et la brutalité affichée d’une relation d’étreinte et de lutte.
Trois études de séparation d’Alban Richard, les 12, 13 et 14 janvier à 20h30 au CND, 1 rue Victor Hugo, 93500 Pantin. Tel : 01 41 83 98 98.