« Splendeurs et misères », Paul Platel reprend son périple théâtral inspiré par le roman Illusions perdues de La Comédie humaine balzacienne
Après l’avoir présenté avec succès l’an [...]
Après Massacre de Lluisa Cunillé en 2020, Tommy Milliot choisit pour son retour à la Comédie-Française de se pencher sur l’écriture de Maurice Maeterlinck. Sous la forme d’un diptyque, il en monte deux pièces de jeunesse, L’Intruse et Les Aveugles, paraboles de la condition humaine.
Depuis Lotissement de Frédéric Vossier (2016), jusqu’à L’Arbre à sang d’Angus Cerini (2023), en passant par des textes de Fredrik Brattberg, Lluisa Cunillé et Naomi Wallace, votre théâtre se concentre sur les écritures contemporaines. Pourquoi travailler maintenant sur Maeterlinck, figure de proue du symbolisme
Tommy Milliot : L’idée de monter des textes de Maurice Maeterlinck est entièrement liée à la Comédie-Française. Je n’aurais pu aborder ailleurs ce grand auteur du répertoire, qui révolutionnait en son temps l’approche du drame alors très naturaliste en proposant tout autre chose : des paraboles de la condition humaine qui ne nous font comprendre qu’une chose, notre incompréhension du monde.
Pourquoi avoir choisi de rassembler deux pièces, et de les séparer par un entracte ?
T.M. : L’Intruse et Les Aveugles sont des pièces de jeunesse de l’auteur. Elles paraissent toutes les deux dans un même ouvrage en 1890, avant d’être rééditées en 1901 avec une troisième, Les Sept Princesses, en une Petite trilogie de la mort. La mort est en effet omniprésente dans ces deux courts drames dit « statiques ». Dans le premier, elle survient au sein d’une famille rassemblée pour veiller une femme dont l’accouchement récent fut difficile. Dans le second, la mort est là d’emblée bien que seul le spectateur le sache : le guide de douze aveugles a en effet péri, laissant ces derniers seuls dans une forêt septentrionale.
Quel type de jeu faut-il selon vous déployer pour faire exister cette écriture si particulière ?
T.M. : Il faut tendre vers un jeu neutre. Le théâtre de Maeterlinck étant absolument privé d’héroïsme, et même d’action, c’est cette absence qu’il est nécessaire d’atteindre. Cette écriture pousse à l’humilité, et c’est cette attitude que je cherche à adopter avec les comédiens. Nous devons faire entendre les silences de Maeterlinck, aussi importants que ses mots.
Quel type de scénographie avez-vous conçu ? Car c’est ici comme à votre habitude vous qui assumez cette fonction en plus de la mise en scène.
T.M. : Mon désir de fidélité à l’esprit de Maeterlinck m’a très naturellement poussé à une grande simplicité en la matière. Dans mes recherches dramaturgiques, j’ai découvert un scénographe très célèbre à l’époque de l’auteur, Adolphe Appia, qui m’a beaucoup inspiré dans mon traitement de la profondeur afin de créer volumes, ombres et lumières. Cela afin de stimuler l’imaginaire du spectateur.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
le mardi à 19h, du mercredi au samedi à 20h30 et dimanche à 15h. Tél. : 01 44 58 15 15.
Après l’avoir présenté avec succès l’an [...]
Joan Mompart et Philippe Gouin proposent un [...]
Camille Cottin et Jonathan Capdevielle [...]