Envers de la compagnie La Mazane
La compagnie La Mazane plonge dans le grand [...]
Le Brésilien Tiganá Santana, belle voix de la folk teintée de jazz brésilienne, parcourt un des chefs-d’œuvre du tutélaire Milton Nascimento. L’occasion d’un court portrait.
Dire qu’il voulait devenir diplomate. Comme avant lui Vinicius de Moraes, la plume de la bossa nova. Mais voilà, ce natif de Salvador de Bahia a choisi une tout autre voie : la musique. La sienne – la voix comme la bande-son – est tout à fait originale : encrées dans la religion afro-brésilienne du candomblé, ses chansons sont profondément philosophiques et mystiques, et ses textes abordent des questions existentielles, à commencer par les siennes. L’Afrique, la terre ancestrale particulièrement vivace dans le cœur et l’âme des Brésiliens du littoral Nord Est, en est la matrice première. Tiganá Santana est parti à la recherche de ses origines pour inventer son propre folklore imaginaire, malaxant de nombreuses langues africaines, notamment le kikongo.
Une voix originale
Nulle tentation « folkloriste » chez le chanteur-compositeur dont la voix rappelle les âmes spirituelles de la folk. « J’offre cette musique à la possibilité d’inventer la passion quand la vie est absente, ou simplement pour nourrir ceux qui mangent le vide. », prévenait-il lors de son premier album Maçalê, en 2010. Cinq ans plus tard, c’est à Dakar avec des musiciens d’Afrique de l’Ouest qu’il grave un disque double face interrogeant une personnalité attachante et entêtante comme l’est sa musique. Faite de presque pleins et de quasi silences, elle ne ressemble qu’à lui. Autant d’arguments qui en font la personne tout indiquée pour reprendre à sa main, avec ce qu’il faut de doigté, Milagre Do Peixes, un des totémiques albums de Milton Nascimento, autre voix superlative du Brésil.
Jacques Denis
à 17h et 21h. Tél. : 04 90 14 14 14 et 09 80 97 06 37. Places : de 16 à 20 €.
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