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Huit danseurs hip-hop et six musiciens de [...]
Emanuel Gat magnifie son art de la composition sur les Variations Goldberg dans une pièce tissée tout en finesse.
« La chorégraphie est un laboratoire qui permet un regard très clair et élargi sur ce que l’on est, sur des gens, sur des personnes, leurs conduites, leurs façons de faire les choses, la façon dont les groupes fonctionnent, se forment, en réseau ou individuellement. » dit Emanuel Gat. The Goldlandbergs donne à cette intime conviction son plus éclatant reflet. Créée cet été au Festival Montpellier danse grâce au soutien de la Fondation Bnp-Paribas, cette pièce croise deux réalisations majeures de Glenn Gould : son documentaire radiophonique The Quiet in the Land (1977), récit polyphonique d’une communauté Ménnonite du Manitoba, et son interprétation datant de 1981 des Variations Goldberg (1740) de Jean-Sébastien Bach. Suivant une structure contrapuntique, le chorégraphe israélien entrelace des extraits de la partition musicale et des fragments de la bande-son où se mêlent entretiens, service religieux, répétitions d’une chorale, tous empreints de résonance spirituelle. En scène, les huit danseurs expriment à même le geste cette oscillation entre le quotidien banal, le mouvement instable des constellations humaines et la transfiguration de sensations intérieures, cette tension entre l’immanence et la transcendance. « L’objectif de l’art n’est pas le déclenchement d’une sécrétion momentanée d’adrénaline, mais la construction progressive, sur la durée d’une vie entière, d’un état d’émerveillement et de sérénité. » The Goldlandbergs font magnifiquement résonner ces paroles de Glenn Gould…
Gw. David
Du 25 au 29 mars 2014, à 20h30. Tél. : 01 42 74 22 77.