Talents Adami « On y chante », édition 2019

La sélection annuelle de chanteurs est un des filons du festival pour les amateurs de textes, de vie chantée, de noirceur et de légèreté, de verbe bien haut ou dit tout bas. De 15h à 22h, les cinq concerts se succèdent durant tout le festival. L’après-midi, c’est la blonde Buridane qui ouvre le bal : narratrice inspirée par les mutations, les transitions et les points de bascule, Buridane a cet art d’alterner les registres, familier, littéraire, brutal, subtil, jusqu’à saisir par le mouvement l’inquiétude sans fatalisme de notre humanité. Puis la brune Marjolaine Piémont, dénonciatrice ingénue, caustique par nature, chante la condition féminine et autres cruautés sociétales sur fond de bluette, de sourire qui cache des crocs.

Cinq personnalités affirmées

Armée d’une guitare électrique ou d’un charango, et accompagnée d’une violoncelliste et d’une bassiste-percussionniste, Gatica s’attache aux mots et à la manière de les confier, racontant son blues vocal de Française née ailleurs, de voyages touchants par le texte et le ressenti. Suivant cette veine de l’autobiographie romancée, Govrache a pris le parti de franchement raconter, slamant plutôt que chantant, versifiant l’absurdité sociétale, célébrant les choses qui passent, le lien aux autres, épinglant ce qui nous endort, avec une frontalité insolente et juste. Quant à Laurent Lamarca, il nous ballade dans une ambiance pop et légère avec un optimisme ingénu assez enviable, déconnecté et sans une once de cynisme.

Vanessa Fara