La Terrasse

"La culture est une résistance à la distraction" Pasolini

Jazz / Musiques - Entretien

Stéphane Payen découvre le Sabar

<p>Stéphane Payen découvre le Sabar</p> - Critique sortie Jazz / Musiques
« Refaire » des photographies légendaires. © David Bergé

Publié le 10 mars 2007 - N° 146

Leader du bouillonnant Quartet Thôt, le saxophoniste alto Stéphane Payen rend
hommage au Sabar sénégalais lors d’un prometteuse création intitulé Sabar
Ring. Sabar ? Le mot désigne à la fois le tambour des griots, une musique
envoûtante et la danse qui l’accompagne. Avec le concours du percussionniste
Ivan Ormond et de Fodé Diop (leader du Sabar Groupe créé en 1975), Stéphane
Payen livre le résultat de la rencontre intense de deux mondes musicaux, fruit
d’un long travail de maturation entre Paris et Saint-Louis’ Deux concerts
« Actions musicales » aboutiront, dans la continuité directe de Sabar Ring, à la
naissance d’une ?uvre pour sabars, orchestre et danseurs : « De Bak en Bak ».

Comment le projet pédagogique « De Bak en Bak » entre-t-il en perspective avec
le reste de votre travail personnel ?

Stéphane Payen : Cette expérience de création n?est qu’une suite logique
du travail que je mène depuis maintenant 15 ans. J’ai toujours partagé mon temps
entre la pédagogie, les activités de Thôt et quelques autres projets dont je ne
suis pas « leader ». Et tout ceci est intimement lié. L’un ne va pas sans
l’autre. « De Bak en Bak » n?est pas un projet solitaire. Il est mené en étroite
collaboration avec Ivan Ormond, Assane Baye, le Sabar Groupe de Fodé Diop et
Eliane Bangoura.

Travailler avec des enfants représente-t-il un défi ?

Stéphane Payen : Non. C’est tout simplement quelque chose d’essentiel
dans mon parcours de musicien. C’est un bonheur que de partager ces instants de
musique. Il est vrai toutefois que ce projet est un peu particulier car il
présente une façon inhabituelle pour les enfants d’aborder la musique, de
communiquer à travers elle. J’aimerais être à leur place ! Quelle chance de
pouvoir vivre une telle rencontre ! J’espère que ce sera aussi l’occasion pour
la musique de Sabar (et les musiques dites traditionnelles en générale) de faire
un pas de plus dans les conservatoires. C’est une musique d’une grande richesse
et propre à faire aimer la musique !

« La musique de Sabar se trouve être une des seules musiques
« traditionnelles » encore vivantes, en perpétuelle évolution, non figée et donc
propice à une rencontre ouverte »

 

Avec la création de Sabar Ring, nous entrons dans l’univers très
spécifique de la musique Sabar du Sénégal…

Stéphane Payen : Il m’est difficile de parler en quelques mots de cette
musique que je continue de découvrir chaque jour. Ce fut un vrai choc. Cette
musique m’a touché directement car j’y ai trouvé de grandes similitudes avec
celle de Thôt, notamment au niveau des modes de communication entre musiciens,
et dans le cas du Sabar avec les danseurs. Par ailleurs, la musique de Sabar se
trouve être une des seules musiques « traditionnelles » encore vivantes, en
perpétuelle évolution, non figée et donc propice à une rencontre ouverte entre
musiciens et danseurs. C’est aussi une musique fortement ancrée dans la société.
À ce jour, je n?avais jamais entendu une musique aussi populaire aux concepts
aussi évolués. Et c’est avant tout, à mes yeux, une musique de partage !

Comment vous êtes vous trouvé « embarqué » dans ce projet très africain ?

Stéphane Payen : Cela fait maintenant 15 ans que j’étudie, à ma manière,
différentes cultures musicales du continent africain. Ce projet était dans ma
tête depuis très longtemps mais j’attendais pour cela de rencontrer les
personnes avec qui cela pourrait fonctionner. Je voulais à tous prix éviter une
rencontre trop rapide, superficielle? C’est pourquoi nous sommes partis avec
Thôt en octobre dernier pour étudier la musique de Sabar à Saint-Louis.

Propos recueillis par Jean-Luc Caradec

Sabar Ring : Le 17 mars à 20h30 au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines
(78). Tél. 01 30 96 99 00 et le 20 mars à 20h30 au Forum de Blanc-Mesnil (93).
Tél. 01 49 22 10 10.

De Bak en Bak : Le 24 mars à 17 h au Centre Culturel Jean-Houdremont de La
Courneuve et le 25 à 17 et 21 h à la Dynamo de Pantin. Tél. 01 49 22 10 10.
Site :

www.banlieuesbleues.org

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