Hervé Blutsch, Benoît Lambert et Maïanne Barthès imaginent « Théâtre mode d’emploi », un séminaire portatif qui démonte les clichés sur le théâtre.
Petit séminaire portatif imaginé par Hervé [...]
Avec Solstice, Yan Raballand – Cie Contrepoint propose une chorégraphie minutieusement réglée pour deux artistes et leurs roues Cyr, accompagnés au violoncelle en direct. Une proposition gracieuse, dans l’enceinte magnifique du Cloître de la Collégiale de Villeneuve lez Avignon.
Rémy Bénard et Pierre Bertrand commencent par se saisir des deux roues Cyr qui reposent l’une sur l’autre, rangées dans un angle de la scène. Ils leur font alors traverser la diagonale du plateau, en les faisant basculer à plat l’une après l’autre. Pendant ces premières minutes du spectacle, les roues ne tournent pas : les deux circassiens semblent tester toutes les façons dont il est possible de les empiler ou de les bloquer l’une sur l’autre, coopérant pour les soulever. Mais la giration attendue arrive bientôt, et les deux artistes s’élancent d’abord dans une complicité qui les fait évoluer exactement en parallèle. L’entente entre les deux personnages – si tant est qu’il s’agisse de personnages – semble alors parfaite. Par moments, l’alignement des roues dans l’axe du regard propose une belle perspective. Dans un deuxième temps, les deux frères (ou amis ?) semblent prendre leur autonomie, voire même entrer en rivalité. La question sera dès lors celle de la capacité à retrouver la confiance, dans un unisson qui ne soit plus une fusion.
On ne sait ce qui est le plus musical, du violoncelle ou de la roue Cyr
Ce spectacle muet travaille sur toutes les possibilités d’évolution de la roue Cyr, et sur les effets que l’on peut tirer du dédoublement de l’agrès, selon que les mouvements sont synchrones ou décalés, voire opposés. Les roues ont reçu un traitement leur donnant une finition d’une légère teinte bleu pétrole, irisée, du plus bel effet – il s’agit d’ailleurs du seul effet visuel, la représentation donnée en plein air se contentant pour le reste de la lumière du jour. En revanche, la musique composée et interprétée sur scène par Guillaume Bongiraud est tout sauf absente : elle fait corps avec la proposition qu’elle ne se contente pas d’illustrer. Solstice relève autant de la danse que du cirque, et la partie musicale y occupe donc un rôle central. Elle apporte une grâce particulière à l’ensemble, qui est très bien exécuté mais pourrait sinon sembler un peu s’épuiser dans son principe. Solstice apparaît comme une parenthèse légère, agréable, presque propice à la rêverie.
Mathieu Dochtermann
à 19h00 au Cloître de la collégiale. Relâche le 14 juillet. 30 min. Tél. : 04 32 75 15 95.
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Née de constats et témoignages, cette fiction [...]