Ensemble intercontemporain et Orchestre de Paris
Les deux phalanges permanentes de la [...]
Classique / Opéra - Gros Plan / Face to face
Avec Roger Norrington, la quête de l’authenticité se confond souvent avec une démarche toute personnelle.
Depuis plus d’un demi-siècle, ce natif d’Oxford a mis toute son énergie (et il en a encore, à 82 ans !) à combattre l’académisme et les mauvaises habitudes dans l’interprétation des répertoires baroque, classique et romantique. Fondateur dès 1962 du Heinrich Schütz Choir de Londres, il participe à l’essor du mouvement baroque britannique – qu’illustrent également Trevor Pinnock, Christopher Hogwood ou, un peu plus tard, John Eliot Gardiner – en créant, en 1978, les London Classical Players. Véritable laboratoire, où Roger Norrington a pu expérimenter ses interprétations, l’orchestre a notamment livré des lectures décapantes – décapées aussi, pourrait-on dire – des symphonies de Beethoven.
Dynamisme, érudition et fantaisie
Parallèlement, le chef anglais a toujours tenu à confronter ses idées à la pratique des orchestres « traditionnels », et il a fait profiter de son dynamisme, de son érudition et de sa grande fantaisie (que l’on pourra goûter lors du concert en famille du samedi 23 avril au matin) l’Orchestre symphonique de la Radio de Stuttgart, dont il a été le chef principal de 1998 à 2011, ou, plus récemment, l’Orchestre de chambre de Paris en tant qu’artiste associé. Ses deux concerts avec l’Orchestre philharmonique de Radio France s’ouvrent avec une symphonie de Haydn (la 49e dite « La Passion » le 23 avril, la 82e « L’Ours », première des Symphonies « parisiennes » le 30), redoutable exercice de rythme et d’expression. Dans la Troisième Symphonie « rhénane » de Schumann, comme dans la bien moins courante Première Symphonie de Mendelssohn, les musiciens seront probablement invités à remiser quelques-unes de leurs habitudes – sur lesquelles ils ont, du reste, souvent eu déjà l’occasion de prendre du recul, en travaillant régulièrement, par exemple, avec Ton Koopman. Enfin, on attend avec beaucoup de curiosité les deux concertos de Mozart – le 27e et le 22e – confiés respectivement à Adam Laloum et Philippe Cassard.
J.-G. Lebrun
Samedi 23 avril à 11h (concert en famille) et 20h, samedi 30 avril à 20h. Tél. : 01 56 40 15 16.
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