Ensemble à vents
Cinq solistes d’exception réunis en [...]
Toujours en travaux, le Châtelet s’installe dans la Nef du Grand Palais pour une reprise de la célèbre comédie musicale inspirée par le film éponyme.
Pluie drue. Gene Kelly danse avec son parapluie au milieu des flaques. On a tous en mémoire cette scène qui fait partie des scènes culte du cinéma, le film étant lui-même devenu un monument du 7e art, et plusieurs de ses chansons des standards mondialement connus. Pas étonnant que, du Canadien Robert Carsen (mise en scène) au Britannique Gareth Valentine (direction musicale), en passant par le Français Jean-Luc Choplin, ex-directeur du Châtelet, Singin’ in the Rain représente la comédie musicale suprême. Si l’argument est assez conventionnel – une vedette du cinéma muet, Don Lochwood, s’éprend d’une jeune doublure inconnue, Kathy Selden, qu’un spectacle va élever au rang de star, sous fond de jalousies et de quiproquos –, la musique sonne toujours aussi joyeuse et entraînante. La chorégraphie spécialement conçue par Stephen Mear multiplie les clins d’œil au style de Gene Kelly sans sombrer dans la copie du film. Robert Carsen réussit lui aussi l’exercice périlleux consistant à rendre hommage au film tout en signant un véritable objet théâtral. Il choisit ainsi de rester fidèle à l’époque de l’action (les années 20) plutôt qu’à celle du tournage du film (les années 50), ce dont témoignent les costumes ou le spectacle en noir et blanc. Un bel exercice de style dont Robert Carsen s’acquitte avec élégance et brio.
Broadway au Grand Palais
En 2015, l’adaptation scénique du film au Théâtre du Châtelet avait fait un triomphe, preuve que les Français ne boudent plus leur plaisir dans ce genre de répertoire que Jean-Luc Choplin a contribué à valoriser. Cette fois-ci, c’est dans la Nef du Grand Palais qu’est programmée cette production, pour cause de travaux au Châtelet. Une Nef qu’il a fallu adapter pour y intégrer une salle de spectacle avec plateau, gradins, coulisses, fosse d’orchestre, machinerie… Une prouesse technique sublimée par la scénographie des espaces publics réalisée par Philippine Ordinaire et Pierre Rodière, de façon à ce que les spectateurs puissent baguenauder deux heures avant le spectacle pour s’initier aux claquettes, découvrir le studio photo ou l’espace maquillage. Encore mieux qu’au cinéma !
Isabelle Stibbe
Ouverture 2h avant chaque représentation. Tél. : 01 40 28 28 40. Places : de 23 à 143 €. Durée : 2h50 avec entracte.
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