Rhapsodie démente
François Verret engage une critique [...]
Dans le cadre du festival (D)rôles de Printemps, une évocation fébrile et authentique de la Révolution de jasmin.
Au printemps 2011 éclataient les ‘printemps arabes’. En écho, les chorégraphes tunisiens Aïcha M’Barek et Hafiz Dhaou ont choisi le fameux Sacre composé par Stravinski, à l’origine lui aussi d’une véritable révolution musicale, pour faire entendre haut et fort la clameur de liberté qui a renversé leur pays. Sur la partition ils posent les gestes encore incertains, parfois fragiles mais farouchement optimistes de leurs cinq interprètes – parmi lesquels on remarque le danseur et chorégraphe Amala Dianor -, qui composent un portrait en devenir de la Tunisie d’aujourd’hui. Aujourd’hui artistes associés à la maison de la danse de Lyon, les deux complices livrent ainsi leur contribution « honnête et authentique, loin de toutes les récupérations », d’un mouvement dont ils espèrent ardemment qu’il sera plus durable dans leur terre d’origine que dans le reste du monde arabe. Nul doute que leur création on ne peut plus actuelle devrait susciter un intérêt passionné, non seulement en France mais aussi à Tunis, où elle sera présentée en mai prochain dans le cadre des Rencontres chorégraphiques.
Isabelle Calabre
Les 18 et 20 mars à 20h, le 19 à 14h30, le 21 à 16h. Tél. 01 43 64 80 80.