Avec « La Maison d’en face », Léo Walk chorégraphie la vie
Artiste complet, Léo Walk est à la fois [...]
Avec Racines, l’Opéra Garnier propose une traversée chorégraphique en trois temps, où la danse se fait mémoire, matière et questionnement. Trois ballets, trois écritures, trois manières d’interroger l’histoire du geste.
George Balanchine ouvre la soirée avec Thème et Variations (1947), sommet du ballet classique revisité à l’américaine. La structure est rigoureuse, la hiérarchie assumée : corps de ballet, solistes, étoiles. Mais derrière l’apparente fidélité au génie de Marius Petipa et au Ballet Impérial de Saint-Petersbourg, Balanchine pousse le vocabulaire jusqu’à ses limites, enchaînant combinaisons complexes et rythmes effrénés. Valentine Colasante et Paul Marque incarnent formidablement cette tension entre tradition et vitesse, dans une partition où la danse devient architecture. Avec Rhapsodies, Mthuthuzeli November, chorégraphe Sud-Africain encore peu connu en France, propose une écriture hybride, nourrie de danse classique, urbaine et africaine. Sur la Rhapsody in Blue de Gershwin, Letizia Galloni et Yvon Demol imposent une présence magnétique, entourés d’un corps de ballet mobile et enveloppant.
Cette soirée construite comme un palimpseste s’enracine dans l’histoire de la danse
La chorégraphie joue sur les contrastes : souplesse et ancrage, fluidité et suspension. Le décor modulable et les lumières sculptent l’espace, donnant à l’ensemble une dimension cinématographique. Enfin, Corybantic Games de Christopher Wheeldon revisite le néoclassique dans une esthétique athlétique et anguleuse. Inspirée du Banquet de Platon et portée par la Serenade de Bernstein, la pièce alterne fresques collectives et duos ciselés. Si les ensembles masculins misent sur la puissance, les figures féminines rappellent les caryatides antiques. Magnifiquement interprété par étoiles et premiers danseurs (Bleuenn Battistoni, Florent Melac, Silvia Saint-Martin, Honhyun Kang, Thomas Docquir, Pablo Legasa), le final, emmené par Roxane Stojanov, réunit tous les interprètes dans une cadence jazzy, comme un clin d’œil à Broadway. Cette soirée construite comme un palimpseste s’enracine dans l’histoire de la danse pour mieux en révéler les lignes de force.
Agnès Izrine
Les 6, 9, 15, 17, 18, 23, 24, 28, 29 octobre, les 6, 7, 10 novembre à 20h. Dim. 12 à 14h30. Durée : 2h05. Tél. : 08 92 89 90 90.
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