Audrey Bertrand met en scène l’hypermarché comme miroir social dans « Au Pays des Hypers ».
Mêlant l’écriture journalistique de Florence [...]
Amoureuse du spectacle vivant et de tous les arts, Pierrette Dupoyet demeure une bête de scène. Cette année elle présente sa création « Les caisses de la honte », un hommage à Rose Valland, qui sauva 60 000 œuvres d’art des griffes des nazis. Elle reprend également une pièce de 1990, « Côté Rimbaud » et questionne la volatilité de ce poète, éternel insatisfait.
Marguerite Yourcenar, Colette, Jacqueline Auriol, George Sand… Pierrette Dupoyet éclaire l’histoire du monde et des arts à travers ses grandes figures. Cette année, elle se glisse dans la peau de Rose Valland, héroïne méconnue de la Seconde Guerre Mondiale. Née en Isère, Rose se destine d’abord à être institutrice avant de partir pour les Beaux-Arts de Lyon puis de Paris. Elle y devient attachée de conservation au musée du Jeu de Paume. Lorsque la guerre éclate, elle est chargée par Jacques Jaujard, directeur des Musées nationaux, de noter dans des carnets les œuvres volées par les nazis ainsi que leurs destinations. Son travail pendant et après la guerre fut salutaire. Plus de 60 000 œuvres sur les 100 000 spoliées seront retrouvées jusque dans des mines de sel en Autriche pour être rendues aux musées, aux galeries et aux familles. Côté Rimbaud, Pierrette joue une servante de la famille du poète qui, en nettoyant le grenier se souvient de ce jeune impétueux. Avec émotion, elle retrace son enfance à Charleville-Mézières, son départ à Paris, sa relation avec Verlaine. Avec regret, elle raconte comment il a cherché, dans les sables du Yemen, un bonheur qu’il ne trouvera jamais.
Histoires vivantes
On sent chez Pierrette une profonde affection pour les personnages qu’elle narre. Ses seule-en-scène sont simples, elle déambule dans des décors fait de fatras évoquant des univers variés : des peintures pour Rose Valland, des cahiers pour Rimbaud. Ça n’invente rien et pourtant, c’est indéniable, on se sent impliqué et immergé dans les récits de cette conteuse. Si le texte des Caisses de la honte souffre de quelques répétitions et de parenthèses superflues, la pièce demeure une touchante déclaration d’amour à l’art pictural. Côté Rimbaud est particulièrement brillant et mieux maîtrisé, certainement de par son ancienneté. Pierrette emprunte habilement des tournures au génie précoce afin de bâtir une véritable épopée. Le voyage vers nulle part du « poète aux semelles de vent » nous touche d’autant plus qu’il semble bouleverser la comédienne elle-même. Elle prend Rimbaud et Arthur, le poète autant que l’homme, dans toute sa solitude. Quoi qu’il en soit, les pièces de Pierrette (et elles sont nombreuses !) sont d’une authenticité rare. Venir la voir jouer, c’est emporter chez soi un peu de l’histoire du festival.
Enzo Janin-Lopez
À 11h25 (Les caisses de la honte)
Théâtre La Luna, 1 rue Séverine 84000 Avignon (Côté Rimbaud)
À 16h25
Durée : 1h15
Tél : 04 12 29 01 24
Mêlant l’écriture journalistique de Florence [...]
La compagnie Agence de Voyages [...]
Julien Joubert fait le tour de l'histoire de [...]