Signée Sylvain Decure et Mélinda Mouslim, une Conf’ apocalyptique, absurde et clownesque qui revigore
Ne vous fiez pas aux apparences, si La Conf’ [...]
Des comédiens virtuoses, une mise en scène au cordeau, une adaptation brillante et l’éternelle nature humaine au centre des débats et des éclats : que demande le peuple ?
Avant de réveiller les mânes du vieil Aristophane avec ses camarades de jeu, Mathias Jung prend la parole pour raconter la fable plaisante d’un peuple sage refusant que la rareté fasse le prix et méprisant l’or et l’argent. D’emblée on sait, comme souvent au théâtre, qu’on va passer un excellent moment. Précision du jeu, intelligence du propos, aisance scénique : dès le début du spectacle, les dieux du théâtre sont là et leurs servants sont de catégorie supérieure. Arrive Nicolas Struve en Carion et le miracle se poursuit, le sourire en coin devenant franche rigolade. Les saillies fusent, les clins d’œil au monde contemporain sont spirituels et fins : les antiques recettes sont toujours goûteuses quand elles sont accommodées par d’aussi fins cuisiniers. Natalie Akoun, Evelyne Pelletier, Yves Buchin, Olivier Cruveiller et Luc Antoine Diquéro étaient déjà sur scène : les voilà qui jouent. Quel bonheur que le théâtre, quand sont réunis des athlètes aussi souples au service d’un texte subtil, profond et drôle !
Un spectacle impayable et sans prix !
Chrémyle, laboureur honnête mais pauvre, est allé, accompagné de son esclave Carion, demander à l’oracle d’Apollon s’il ne devait pas faire de son fils unique un coquin, puisque les scélérats sont tous riches et heureux. Le dieu lui a répondu de suivre la première personne qu’il verrait au sortir du temple. Chrémyle rencontre un aveugle couvert de haillons. C’est Ploutos, le dieu de la richesse, qui se planque depuis que Zeus l’a rendu aveugle parce qu’il n’allait que chez les gens de bien. Chrémyle promet à Ploutos de le guérir : et voilà que commencent les emmerdes, la Pauvreté rejoignant l’escadrille, le sycophante, la cougar et même les dieux venant frapper au bureau des plaintes. Plateau quasi nu, costumes hilarants, mise en scène au quart de poil qui offre à chaque comédien l’occasion de déployer son évident talent, texte dépoussiéré et même accompagné d’un paratexte à pleurer de rire : Aristophane trouve en ces histrions de compétition des frères en insolence et de dignes héritiers, dépositaires de ce qui, justement, ne s’achète pas : le talent, la générosité et l’évidence du partage. Sans prix, le théâtre ; grande valeur que celle de ce spectacle !
Catherine Robert
à 16h15. Relâche les 12 et 19 juillet. Tél. : 04 32 74 18 54. Durée : 1h30.
Ne vous fiez pas aux apparences, si La Conf’ [...]
Animée par Louise Doutreligne et Jean-Luc [...]