Amala Dianor présente sa nouvelle création The falling stardust
Artiste associé au CDCN Pôle Sud, le [...]
Une soirée mystère avec noms de chorégraphes masqués. Saurez-vous les reconnaître ?
Plaisirs inconnus du Ballet de Lorraine réunit cinq chorégraphes anonymes. Une idée sensationnelle pour faire voir la danse autrement… Constitué de quatre pièces, plus un intermède très raffiné, subtil et souvent chanté entre chacune d’entre elles, le programme est une réussite totale. La première pièce, plutôt minimaliste, s’attache à la figure du cercle. Les danseurs en T-shirts blancs marqués d’une lettre et pantalons noirs y explorent donc la circularité : rondes, voltes, tours sur soi-même, sur une musique répétitive qui se prête à merveille à cette révolution permanente. Brièvement, les danseurs en ligne font apparaître la phrase « The World is Burning », signifiant que notre monde ne tourne pas rond, avant de retourner tourner. La seconde création dégage une atmosphère de clair-obscur. Les danseurs se rencontrent, s’entrelacent et se délacent, dans une gestuelle toujours fluide et organique, agrémentée de grands sauts plongés, de portés éthérés qui se résolvent dans une écriture fuguée et de faux unissons.
Réussite totale
La troisième, avec ses justaucorps académiques jaune métallisé est écrite, c’est sûr, par l’enfant caché de Forsythe et Cunningham. Partant de figures classiques, bientôt abâtardies par une façon très contemporaine de prendre le mouvement, la gestuelle accélère et s’altère, laissant entrer du chaos dans ce bel ordonnancement. La musique, qui distord la Marche funèbre de la Symphonie N°3 de Beethoven est passionnante dans le rapport qu’elle établit avec la chorégraphie. Enfin, on ne sait qui est la (le ?) chorégraphe de la quatrième, mais elle (il ?) s’est éclaté(e) sur le Boléro. S’amusant à reprendre les coups de bassins sensuels qui ont fait la gloire de celui de Béjart, elle se livre à une sorte de chorégraphie d’une ironie sauvage, et d’une drôlerie absolue. On se dit aussi que ce principe de l’anonymat a dû libérer les chorégraphes qui se sont prêtés à ce jeu, et, surtout, que l’ensemble met en valeur les danseurs exceptionnels du Ballet de Lorraine, capables de passer d’un style à l’autre avec une facilité déconcertante et une maîtrise absolue.
Agnès Izrine
Jeu 17 à 19h45, ven. 18, mar. 22, mer.23. à 20h30, sam. 19 à 19h45. Tél. : 01 53 65 30 00. Durée : 1h15.
Artiste associé au CDCN Pôle Sud, le [...]