« Zusammen », mise en piste Emilie Capliez
Ensemble, ou comment trouver l’harmonie entre [...]
Dans Personne n’est ensemble sauf moi, Clea Petrolesi rassemble des jeunes en situation de handicap et des artistes professionnels afin d’interroger la notion de normalité.
Les deux précédentes créations de votre compagnie Amonine concernent des trajectoires de personnes migrantes. Quel dénominateur commun y-a-t-il entre ces pièces et l’actuelle, où il est question de handicap invisible ?
Clea Petrolesi : Toutes ces créations répondent à l’objectif que je poursuis avec ma compagnie, qui consiste à parler des gens qu’on ne voit pas, à prendre le temps de les rencontrer. C’est pour cette raison que je donne depuis 2012 des ateliers dans le cadre du programme PHARES de l’ESSEC, qui vise à favoriser l’accès aux études supérieures à des jeunes en situation de handicap. C’est assez intense : je suis des jeunes de la 3ème à la terminale à travers des stages d’une semaine pendant les vacances scolaires. L’idée de Personne n’est ensemble sauf moi vient d’une de mes élèves qui, arrivée en terminale, avait l’envie de continuer le théâtre et m’a suggéré d’écrire un spectacle pour elle et ses amis.
Quelle a alors été votre démarche d’écriture ?
C.P. : J’ai d’abord écrit un premier jet à partir de tous mes souvenirs d’ateliers. Ensuite j’ai interviewé une vingtaine des jeunes avec qui j’avais travaillé, afin d’intégrer leurs paroles à mon texte. Les quatre protagonistes de ma pièce, Aldric, Oussama, Clarisse et Léa/o, sont donc des êtres de fiction composés à partir de témoignages réels. Cette distance était importante pour les interprètes.
Vous avez choisi de travailler avec une distribution mixte, mêlant les jeunes en situation de handicap et des artistes professionnels. Pour quelle raison ?
C.P. : Ce choix va aussi dans le sens de la distance que je viens d’évoquer. Les jeunes en situation de handicap, dont j’ai doublé les rôles afin de leur permettre de tenir la tournée sur la durée, ont auditionné les acteurs avec qui ils jouent. Ces derniers leur ont ensuite donné des ateliers. Il était important pour moi d’adapter le mode de production à ces jeunes et non l’inverse.
Les protagonistes de votre pièce, qui sortent de l’adolescence, portent des handicaps dit « invisibles ». Pourquoi avoir décidé de traiter de ce type de handicap et de quelle façon le faites-vous ?
C.P. : Les handicaps dit « invisibles » interrogent fortement la notion de normalité. Au départ, les quatre personnages sont présentés dans leurs solitudes, dans leurs difficultés à aborder la vie d’adulte. Ils forment peu à peu un groupe, avec ses peines mais aussi ses joies, qui s’expriment notamment par la musique jouée en live par Noé Dollé. La pièce ayant été créée en 2022, et ayant rencontré un très beau succès, l’un de nos défis est de conserver à la fois son énergie et sa fragilité. La belle aventure qu’est avant tout cette création le permet.
Propos recueillis par Anaïs Heluin
du mardi au samedi à 20h, le samedi à 16h. Tel : 01 43 28 36 36. theatre@la-tempete.fr
Ensemble, ou comment trouver l’harmonie entre [...]
Trois compagnies sont au cœur de ce temps [...]
In Difference est un spectacle né de deux [...]